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Le JARL et son service interne de sécurité privée: le dérapage de trop ?

🔴 Le Jarl et son équipe empêchent une free-party à Rennes : usage controversé de la force par des agents de sécurité privée. 🚨 Gazages à bout portant, immobilisations violentes et tenues non conformes : des vidéos accablantes interrogent sur la légalité et l’éthique des pratiques du 1988 Live Club.

Image issue d'un communiqué de presse de l'Union Pirate (association)

Table des matières

Le Jarl et son équipe empêchent une free-party à Rennes : usage controversé de la force par des agents de sécurité privée

Dans la nuit du samedi 8 au dimanche 9 mars 2025, l'ancien Cinéville Colombier de Rennes a été le théâtre d'affrontements entre les équipes de sécurité du 1988 Live Club, dirigées par l'influenceur Le Jarl, et des participants à une free-party illégale. Les témoignages et vidéos circulant sur les réseaux sociaux montrent des scènes préoccupantes quant au respect des cadres légaux par ces agents de sécurité privée interne de cette discothèque.

EDIT DU 10/03: A lire aussi [Le CNAPS va contrôler cette discothèque très prochainement] https://www.83-629.fr/le-cnaps-reagit-aux-debordements-du-1988-live-club-et-du-jarl-un-controle-administratif-imminent-2/

Le CNAPS réagit aux débordements du 1988 Live Club et du JARL : un contrôle administratif imminent !
🔴 Le 1988 Live Club à Rennes dans la tourmente ! 🚨 Sanctions du CNAPS en vue pour usage disproportionné de la force et confiscation illégale de téléphones par son service interne de sécurité. ⚖️ Risque d’amendes lourdes et d’interdiction d’exercer jusqu’à 7 ans. 🏢 En plus, menace d’expropriation ! ⏳

Usage disproportionné du gaz lacrymogène : des images accablantes

Plusieurs vidéos diffusées sur les réseaux montrent Le Jarl lui-même porteur d'un spray lacrymogène, ainsi que l'un de ses agents en faire usage à une distance extrêmement courte sur une jeune fille d'environ 18-20 ans, qui ne semblait représenter aucune menace immédiate. Cette scène interpelle quant au respect des principes de proportionnalité et du cadre légal de la légitime défense, tels que définis par l'article L122-5 du Code pénal et l'article L613-5 du Code de la sécurité intérieure (CSI).

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Vidéo sur X

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Vidéo sur X

Il y a eu aussi un usage d'un spray lacrymogène sans que cet agent de sécurité du 1988 (identifié comme tel dans les vidéos diffusés sur les réseaux), ne soit menacé et donc dans le cadre de l'article 122-5 du code pénal:

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De plus, l'article R613-3-7 du CSI, impose clairement que les armes , comme les sprays lacrymogènes, ne peuvent être utilisées qu'en cas de légitime défense, dans les conditions prévues à l'article 122-5 du Code pénal. L'usage préventif ou disproportionné de ces armes constitue donc une infraction caractérisée. Or, les vidéos montrent clairement une utilisation du spray sans menace immédiate ni agression en cours, ce qui remet directement en cause la légalité de l'intervention.

Cette scène interpelle quant au respect des principes de proportionnalité et du cadre légal de la légitime défense, tels que définis par l'article L122-5 du Code pénal et l'article L613-5 du Code de la sécurité intérieure (CSI). L'usage d'armes de catégorie D, comme les sprays lacrymogènes, est strictement encadré : il doit répondre à une menace immédiate et proportionnée, ce qui semble ici loin d'être le cas.

Des tenues non réglementaires et des autorisations douteuses

Les agents apparaissant sur les vidéos ne portaient visiblement pas de tenues conformes aux exigences de l'arrêté du 18 juillet 2023, qui impose notamment un uniforme spécifique avec des éléments d'identification clairs, comme l'inscription « SÉCURITÉ PRIVÉE » et un numéro d'identification individuel. Ce non-respect de la réglementation remet déjà en cause la légitimité de leur intervention.

En outre, le port et l'usage d'armes de catégorie D, y compris les sprays lacrymogènes, sont soumis à des conditions très strictes : une formation spécifique validée par un organisme de formation agréé et la possession d'une carte professionnelle indiquant expressément l'autorisation de porter ce type d'arme. Cette carte, délivrée par le CNAPS (Conseil national des activités privées de sécurité), est obligatoire pour tout agent utilisant des équipements de défense de ce type. Or, au vu des comportements observés, il est légitime de s'interroger sur la conformité des agents à cette obligation et sur la qualité de leur formation.

Des pratiques en contradiction avec les propres déclarations du Jarl

Ironie de la situation, comme je l'indiquais déjà dans l'un de mes récents articles sur mon blog (voir ici), Le Jarl plaidait dans un journal pour que les agents de sécurité puissent être équipés de sprays lacrymogènes plus "facilement". Pourtant, l'usage qui en a été fait par ses propres équipes montre à quel point une formation adéquate et une autorisation préfectorale sont indispensables pour éviter ce type de dérives. Cette incohérence entre le discours public et les pratiques réelles de ses agents souligne l'urgence d'un contrôle renforcé des compétences et des autorisations dans le secteur de la sécurité privée ou des services interne !.

Des violences difficilement justifiables

Par ailleurs, une autre vidéo montre des agents internes de la boîte de nuit maîtriser violemment une personne au sol, allant jusqu'à lui frapper la tête contre le sol à plusieurs reprises. Là encore, le cadre légal est formel : toute intervention physique doit être strictement nécessaire et proportionnée. Ces images accréditent davantage l'idée d'une utilisation abusive et non maîtrisée de la force par ces agents.

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Une intervention illégitime sur la voie publique et dans un bâtiment désaffecté

L'un des aspects les plus préoccupants de cette affaire réside dans le lieu même de l'intervention des agents de sécurité du 1988 Live Club. Selon les images et témoignages disponibles, ces agents sont intervenus sur la voie publique et dans l'ancien Cinéville Colombier, un bâtiment désaffecté qui n'était pas sous la responsabilité de la discothèque. Or, le Code de la sécurité intérieure (CSI) est très clair sur ce point : les agents de sécurité privée n'ont aucune légitimité à intervenir en dehors des lieux qui leur sont confiés, sauf autorisation préfectorale expresse.

L'article L613-1 du CSI précise en effet que les missions des agents sont strictement limitées aux lieux dont ils assurent la surveillance et qu'une intervention sur la voie publique nécessite une autorisation spécifique du préfet. Aucune information disponible ne semble indiquer que cette autorisation ait été délivrée. Ce manquement pourrait justifier des sanctions sévères de la part du CNAPS, allant de la mise en demeure au retrait de l'autorisation d'exercer pour ce service interne de sécurité.

Une réponse disproportionnée face aux jets de bouteilles ?

Le Jarl a tenté de justifier l'intervention de ses agents par des jets de bouteilles de la part des participants à la free-party, qualifiés de « squatteurs ». Toutefois, même en admettant ces faits, la légitime défense, telle que définie par l'article 122-5 du Code pénal et l'article R613-3-7 du CSI (décret n°2017-1844), impose une réponse strictement proportionnée et immédiate à une menace réelle. L'usage du gaz lacrymogène et les interventions musclées filmées apparaissent ici comme largement disproportionnés, d'autant plus que les vidéos montrent des agents vaporisant du gaz à une distance très courte sur des personnes qui ne semblaient pas représenter une menace directe.

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VIDEO DIFFUSE PAR LE JARL

Une gestion incohérente de la sécurité

Face à des jets de bouteilles, la réaction la plus rationnelle aurait probablement été de faire rentrer les clients et les agents de sécurité à l'intérieur de la discothèque afin de les protéger d'éventuels projectiles, plutôt que de riposter directement sur la voie publique avec des sprays lacrymogènes. Cette gestion contestable de la sécurité interroge sur la formation et les consignes données aux agents de sécurité du 1988 Live Club.

Le manque d'humilité du JARL

Dans la foulée des incidents survenus au 1988 Live Club, Le Jarl a été interrogé par EUROPE 1. Loin d'adopter un ton apaisant, il a affiché une fierté assumée en déclarant avoir réussi, avec ses 7 agents de sécurité, à faire ce que les 15 policiers n'ont pas réussi à assumer :

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L'aveu embarrassant de la confiscation des téléphones

Pire encore, Le Jarl s'est enfoncé en reconnaissant que ses agents de sécurité internes avaient pris de force les téléphones des personnes présentes pour effacer les vidéos de leurs interventions. Or, cette pratique est totalement illégale et constitue une atteinte aux libertés fondamentales. Selon le Défenseur des droits, il est parfaitement légal et même recommandé de filmer les agents de sécurité en action, précisément pour garantir le respect de leur déontologie et des droits des citoyens.

Comme le rappelait déjà l'un de mes articles (voir ici), le Défenseur des droits, dans sa décision n°2020-056, indique clairement que :

  • Les agents de sécurité ne peuvent s'opposer à l'enregistrement d'images lorsqu'ils exercent leurs missions dans l'espace public, sauf dans des cas très précis prévus par l'article 226-1 du Code pénal (concernant la vie privée dans des lieux non publics).
  • Seule la diffusion des images est encadrée par la loi, mais pas leur captation.
  • L'enregistrement de vidéos d'agents en action est même perçu comme un outil essentiel pour assurer le contrôle de la déontologie et sanctionner d'éventuels abus.

En tentant de justifier l'injustifiable, Le Jarl a sans doute aggravé son cas aux yeux des autorités et des citoyens. Ces aveux pourraient bien peser lourd dans une éventuelle enquête du CNAPS, qui pourrait aller jusqu'à retirer les autorisations d'exercer des agents concernés et du service interne.

Cette affaire vient confirmer les dérives récurrentes de ce service interne de sécurité dans cette discothèque. Confisquer des téléphones pour effacer des preuves d'interventions est non seulement illégal, mais démontre un mépris inquiétant des règles déontologiques des acteurs de la sécurité.

Vers une enquête approfondie du CNAPS ?

Au vu des multiples manquements relevés — tenues non réglementaires, usage disproportionné de la force et d'armes de catégorie D, et absence apparente de formation et d'autorisation adéquates — une intervention du CNAPS semble non seulement probable mais nécessaire. Le CNAPS pourrait diligenter une enquête pour vérifier le respect des obligations légales et, le cas échéant, prononcer des sanctions allant du rappel à l'ordre au retrait pur et simple des autorisations d'exercer pour ce service interne de sécurité privée. Le CNAPS pourrait également se saisir de l'affaire pour examiner l'éventuelle illégalité des interventions sur la voie publique.

Une affaire symptomatique d'un cadre trop lâche ?

Cette affaire nous démontre de manière frappante les dérives possibles d'un secteur de la sécurité privée de plus en plus sollicité pour compenser les carences des forces publiques. L'encadrement légal, pourtant déjà strict, montre ses limites face à des acteurs peu scrupuleux des règles. Au-delà des sanctions potentielles, cette affaire pourrait relancer le débat sur le contrôle des sociétés de sécurité privée ainsi que des services interne et l'amélioration des formations dispensées aux agents. Un dossier à suivre de très près.

Un précédent inquiétant : quand un service de sécurité interne en discothèque dérape

Les événements impliquant le 1988 Live Club et son service interne de sécurité rappellent étrangement une autre affaire récente que j'avais abordée sur mon blog (voir l'article complet ici). Le 30 octobre 2024, la Cour d'appel de Rennes avait condamné la société BR Ouest et son assureur Allianz à verser plus de 65 000 euros de dommages et intérêts suite à une intervention disproportionnée de ses agents de sécurité interne, entraînant des blessures graves à un client.

Des parallèles troublants ...

Dans cette affaire, des agents avaient fait usage de matraques télescopiques et de sprays lacrymogènes de manière manifestement disproportionnée, causant des blessures sévères et des séquelles psychologiques importantes à la victime.

Vers une externalisation obligatoire de la sécurité pour les discothèques ?

Les dérives des services internes de sécurité en discothèque

Les incidents récents impliquant le 1988 Live Club de Rennes, dirigé par Le Jarl, nous rappels les problèmes liés à l'utilisation de services internes de sécurité dans les discothèques. Ces services sont souvent accusés de manquements aux réglementations, notamment en matière d'autorisation du CNAPS et de formation du personnel.

La réglementation actuelle et ses limites

Depuis le 26 novembre 2022, la législation exige que toute personne dirigeant un service interne de sécurité soit munie d'un agrément spécifique, similaire à celui requis pour les dirigeants d'entreprises de sécurité privée. Cette mesure vise à renforcer la moralité et l'aptitude professionnelle des responsables de la sécurité. Cependant, malgré ces exigences, des écarts persistent, suggérant que certains établissements peinent à se conformer pleinement aux réglementations en vigueur.​

L'exemple de la protection des navires marchands

L'article L611-1 du Code de la sécurité intérieure (CSI) impose aux armateurs l'obligation de recourir à des sociétés de sécurité privées pour protéger leurs navires contre des menaces telles que la piraterie et le terrorisme. Cette obligation est précisée au 4° de l'article L611-1, qui indique que les missions de protection doivent être effectuées « à la demande et pour le compte d'un armateur » par des sociétés agréées, conformément à l'article L. 5441-1 du Code des transports.

Cette externalisation vise à éviter les conflits d'intérêts et à assurer que les interventions respectent les principes de proportionnalité et de légitime défense, tels que définis à l'article 122-5 du Code pénal.

Vers une interdiction des services internes de sécurité en discothèque ?

Au vu des dérives observées et pour assurer une meilleure conformité aux réglementations, il serait envisageable d'interdire aux discothèques de disposer de services internes de sécurité. Cette mesure obligerait les établissements à recourir à des sociétés de sécurité extérieures agréées, assurant ainsi une séparation claire des responsabilités et une meilleure supervision des pratiques de sécurité. Une telle réforme pourrait contribuer à renforcer la sécurité des clients et à améliorer l'image du secteur des établissements de nuit.

Réactions et communiqué de presse de l'Union Pirate (A priori Extrême gauche)

Présentation de l'Union Pirate

L'Union Pirate est le principal syndicat étudiant de l'Université Rennes 2. Indépendant et local, il se distingue par son engagement écologiste, solidaire, combatif et inclusif. Le syndicat est actif sur les réseaux sociaux, notamment sur Instagram et X (anciennement Twitter) , où il partage régulièrement ses actions et prises de position.​

Communiqué de presse sur les événements impliquant Le Jarl et le 1988 Live Club

Suite aux incidents survenus dans la nuit du 8 au 9 mars 2025, l'Union Pirate a publié un communiqué de presse dénonçant fermement les actions des agents de sécurité du 1988 Live Club, dirigés par Le Jarl. Le syndicat accuse ces agents d'avoir agressé des passants en les gazant, les frappant et en exécutant des clés d'étranglement, sans provocation préalable .​

Appel à une enquête approfondie

Face à ces événements, l'Union Pirate appelle les autorités compétentes et le CNAPS à mener une enquête approfondie sur les agissements de Le Jarl et de son équipe de sécurité. Le syndicat demande également une réflexion sur l'encadrement des sociétés de sécurité privée et sur les mesures à prendre pour prévenir de telles dérives à l'avenir.

Les actions de ce service interne de sécurité : une atteinte à l'image de toute la profession

Les événements récents impliquant le 1988 Live Club et son service interne de sécurité ont suscité une indignation légitime. Les images d’agents utilisant des sprays lacrymogènes à bout portant, procédant à des immobilisations violentes et opérant en dehors de toute légalité jettent une ombre sur l’ensemble de la profession. Ces pratiques, loin d’être isolées, illustrent une dérive préoccupante des services internes de sécurité dans les discothèques.

En agissant ainsi, ces agents contredisent les principes fondamentaux inscrits dans le Code de la sécurité intérieure (CSI), notamment l’obligation d’agir avec proportionnalité et dans le respect des libertés individuelles. Ces débordements nuisent directement à l'image des agents de sécurité privés, pourtant majoritairement consciencieux et respectueux de la législation.

Un risque de défiance accrue envers les agents de sécurité privée

Ces actes isolés, mais largement médiatisés, risquent d’entraîner une généralisation des critiques contre l’ensemble de la profession. Le public, souvent mal informé des distinctions entre les agents internes et les sociétés de sécurité privées agréées/autorisées, pourrait en conclure que de tels comportements sont courants dans le secteur. Cette confusion pourrait renforcer une défiance généralisée envers les agents de sécurité, compliquant encore davantage leur mission et leur légitimité aux yeux du public.

Or, rappelons-le, les agents de sécurité privée exerçant dans des sociétés extérieures agréées/autorisées par le CNAPS sont soumis à :

  • Une formation obligatoire incluant des modules spécifiques sur l’usage proportionné de la force et la légitime défense. Concernant la possibilité d'usage des armes, cela est encore plus sévère !
  • Des contrôles réguliers sur le respect des obligations légales, la moralité et les conditions d’exercice.
  • Une obligation de neutralité et de professionnalisme imposée par le CSI et les codes de déontologie.

Le débat est désormais lancé : pour sauver la réputation de la sécurité privée, il est temps d'agir fermement contre les dérives de certains services internes de sécurité et d’imposer des règles rigoureuses et uniformes à tous les acteurs du secteur !.

Le Jarl a sorti un livre " Ça va mal finir"... Je pense qu'il était visionnaire, mais pour le maintien de son service interne de sécurité par le CNAPS 😬

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