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Un "agent d’accueil" d’une discothèque de Livarot-Pays-d’Auge (Calvados) a été condamné à six mois de prison ferme après s’être fait passer pour un agent de sécurité, allant jusqu’à porter un insigne de la gendarmerie nationale. Une affaire révélée par Le Pays d’Auge, qui met en lumière les dérives dans le monde de la nuit et la sécurité "interne".
Une intervention violente
Les faits remontent à la nuit du 17 septembre 2022. Un groupe de clients, visiblement alcoolisés, est expulsé de la discothèque. L’un d’eux revient à l’intérieur et agresse la cogérante en lui assénant un coup de ceinture au bras, lui causant une incapacité temporaire de travail de 10 jours.
Un employé de l’établissement, un "agent d'accueil", décide alors d’intervenir. Armé d’une matraque télescopique et d’un aérosol lacrymogène, il frappe un client en plein visage. Résultat : une perte de vision permanente de l’œil gauche pour la victime.
Un insigne de gendarmerie pour « impressionner » les clients
Selon Le Pays d’Auge, cet employé n’avait aucune autorisation du CNAPS pour exercer une mission de sécurité. Pourtant, il occupait le rôle de physionomiste et portait sur son polo un insigne de la gendarmerie nationale.
Les forces de l’ordre, intriguées par cette tenue, ont mené une perquisition à son domicile et découvert plusieurs effets appartenant à la gendarmerie. Face aux magistrats du tribunal de Lisieux, il a tenté de minimiser les faits : « Ça faisait davantage impression aux clients. »
Une condamnation exemplaire
Jugé le 12 décembre 2024, l’homme de 28 ans a été condamné à 12 mois de prison, dont six mois avec sursis. Il purgera sa peine sous bracelet électronique et se voit interdire de posséder une arme pendant cinq ans.
Le client ayant frappé la gérante avec une ceinture a, quant à lui, écopé de quatre mois de prison avec sursis.
Sécurité privée : des dérives inquiétantes
Cette affaire illustre une pratique répandue dans certains établissements de nuit : l’emploi d’agents non qualifiés pour assurer la sécurité des lieux. Pourtant, le Code de la sécurité intérieure impose que seules les personnes titulaires d’une carte professionnelle délivrée par le Conseil national des activités privées de sécurité (CNAPS) puissent exercer ce type de mission.
L’affaire rappelle également que l’usurpation d’une fonction publique, notamment en arborant un insigne officiel, constitue un délit passible d’un an de prison et de 15 000 euros d’amende.