Peut-on considérer qu’un agent de sécurité qui replace un caddie accomplit une mission de sûreté ou sécurité ?
La question paraît légitime : dans un supermarché, un caddie mal rangé peut gêner la circulation, encombrer une issue ou compliquer une évacuation en cas d’incendie.
Beaucoup d’agents justifient d’ailleurs ce geste au nom de la sécurité : libérer les allées, maintenir un accès dégagé, prévenir tout risque de chute ou d’obstacle.
Mais au-delà de l’intention, la réalité est plus subtile.
Car si le rangement des caddies contribue indirectement à la sécurité du site, il participe aussi - et surtout - à la fluidité du parcours client.
Un caddie bien placé, une entrée dégagée, des allées propres : autant d’éléments qui relèvent davantage de l’expérience d’achat que de la prévention du risque.
C’est là que la frontière se brouille.
Entre mission de sûreté et acte commercial, entre sécurité incendie et confort du consommateur, l’agent devient parfois le maillon invisible d’une organisation qui l’utilise au-delà de son cadre légal.
Reste à savoir si, en replaçant un caddie, il agit vraiment pour prévenir un danger… ou simplement pour faire tourner le magasin.