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- Allocution de Manuel VALLS, ministre de l’intérieur lors de la cérémonie des voeux de l’USP

Table des matières

Monsieur le président,
Monsieur le délégué interministériel,
Mesdames et messieurs,

 

Je tiens, tout d’abord, à vous remercier, Monsieur le président, de votre invitation pour cette cérémonie de vœux. A cette occasion, je souhaite présenter, à chacune et chacun d’entre vous, mes vœux les plus chaleureux pour l’année 2013. Qu’elle nous permette d’assurer mieux encore cette mission que nous avons tous, ici, en partage : assurer la sécurité des Français.

 

Cette mission est exigeante, et je sais combien je peux compter sur votre professionnalisme, votre savoir-­ faire, votre sens de l’intérêt général.

 

En tant que ministre de l’Intérieur, je suis le ministre de la sécurité au sens le plus large du terme : de la sécurité publique, de la sécurité civile. Je suis le ministre de la sécurité ou plutôt, des sécurités, qu’elles soient publique ou privée. Comme je l’ai réaffirmé lors de la réunion de l’ensemble des acteurs de la sécurité privée, le 26 octobre dernier, j ’entends exercer pleinement les deux aspects de cette mission ; j’ai la conviction que cette complémentarité est indispensable à l’équilibre de notre société.

 

La sécurité privée apporte, en effet, une protection supplémentaire à nos concitoyens. Elle permet de sécuriser davantage leur cadre de vie. Mon expérience d’élu de terrain m’a permis de prendre toute la mesure, toute la pertinence des réponses qu’elle apporte.

 

J’ai tenu à être parmi vous, aujourd’hui, pour vous faire part de ma confiance envers un secteur d’activité dynamique. Pour vous assurer, aussi, de ma détermination à lui donner les moyens d’un développement harmonieux.

Je sais combien la crise a touché et touche encore les entreprises de votre secteur qui n’est plus, aujourd’hui, créateur net d’emplois. Cependant, il existe une demande forte de sécurité ; c’est un gage de perspectives favorables. Il convient donc de retrouver le chemin de la croissance.

 

A cet égard, l’Union des entreprises de sécurité privée est porteuse d ’une vision constructive et optimiste. Je la sais prête à relever les défis qui s’offrent à elle. Je sais, aussi, les efforts accomplis pour fédérer les acteurs du secteur.

Il est important pour le ministre que je suis d ’avoir, devant lui, une profession unie, animée par un projet ambitieux ; une profession qui soit un partenaire des pouvoirs publics dans la définition et la mise en œuvre d’une politique de sécurité au service de l’ensemble des citoyens, sur tout le territoire.

 

A ce titre, il est primordial de doter notre pays, en matière de sécurité privée, d’une législation et d’une réglementation modernes. Je note que l’année 2012 a été une année importante, avec notamment la création du CNAPS.

Ainsi, il existe, désormais, une instance de dialogue et d’anticipation en charge du développement de la sécurité privée : la Délégation interministérielle à la sécurité privée (DISP) ; et un organe chargé du contrôle du secteur : le CNAPS.

 

Je veux saluer les initiatives de la DISP qui a su créer les conditions d’un dialogue fructueux entre tous les acteurs et permis ainsi, dans la concertation, de jeter les bases de réformes profondes.

 

La publication d’un code de déontologie et la signature récente d’une convention relative à la lutte contre le travail illégal ont été des premières avancées. Mais il convenait d’aller plus loin.

 

J’ai donc demandé à la DISP et à la DLPAJ, le 26 octobre dernier, de préparer, pour mars prochain, après concertation avec le CNAPS, un projet de réforme du livre VI du code de la sécurité intérieure permettant une meilleure condition d’exercice de vos métiers.

 

L’USP a déjà participé aux concertations sur les premières orientations de la réforme et s’apprête à le faire, à nouveau, sur un document plus abouti. C’est très important, car ce texte doit être réellement fédérateur et devra rester la base de la réglementation pour les prochaines années ; il ne peut donc qu’être issu d’un large consensus et d’une confiance mutuelle entre tous les acteurs. J’ai pleinement confiance dans l’aboutissement de ces travaux. Ils contribueront à tirer le secteur d e la sécurité privée vers le haut en arrêtant des grand s principes pour l’avenir.

 

Il s’agit, tout d’abord, de mieux former les acteurs, en formation initiale comme en formation continue. Cette formation est une des conditions de la modernisation ; elle aidera les entreprises à offrir des prestations de meilleure qualité, répondant à 1’évolution de la demande, dans le strict respect des libertés publiques. Une réflexion sur le contenu des certificats de qualification professionnelle, du bac-pro de sécurité mais aussi des filières d ’enseignement supérieur est nécessaire. Je souhaite que se dessinent des profils de carrière permettant de donner des perspectives aux agents et de les fidéliser ; c’est là une assurance de professionnalisme. Cette évolution contribuera à rendre la profession attractive ; à faire que l’on devienne agent privé de sécurité par choix. C’était d’ailleurs un des thèmes qui s’étaient dégagés lors des premières assises de la sécurité privée .

 

Une initiative importante sera également organisée, le 4 février prochain : la première réunion nationale des référents sûreté autour des thèmes de la sûreté urbaine et de la prévention situationnelle.

 

Il convient, enfin, de professionnaliser et moraliser l’exercice des différentes activités. La lutte contre l’exercice illégal des activités de sécurité par des personnes peu ou pas formées doit être une préoccupation permanente. Cette lutte évitera que des sociétés peu scrupuleuses proposent leurs services à des prix anormalement bas et pratiquent ainsi une concurrence déloyale.

 

La sécurité privée doit être pleinement au service des citoyens. Elle ne peut l’être qu’en s’affirmant comme le complément solide et professionnel des forces publiques de sécurité. Elle doit être viable économiquement car des entreprises saines et rentables seront d’autant plu s actives et d’autant plus créatives. Elles apporteront aux donneurs d’ordre une fiabilité accrue dans la réalisation des prestations et offriront des emplois pérennes et des évolutions de carrières aux salariés. Elle doit, enfin, être une réponse à l’accroissement et à la diversification des demandes en matière de sécurité qui ne peuvent plus reposer sur les seules forces publiques.

 

Il est impératif que toutes ces évolutions se fassent dans le respect des personnels. Les conditions d’exercice des différentes activités doivent rester une préoccupation constante. Je suis notamment très sensible aux atteintes dont sont victimes des agents de sécurité privée et j’ai demandé à ce qu’un suivi spécial soit effectué pour que nous ayons les moyens de mieux lutter contre ce phénomène.

 

Mesdames et messieurs,

 

Pour 2013 je redis mon souhait, exprimé le 26 octobre dernier, d’union de la profession et je me félicite de la création de l’ANAPS pour laquelle vous avez beaucoup œuvré, Monsieur le Président, et qui constitue un pas décisif.

Je forme pour l’USP et plus généralement pour les acteurs de la sécurité privée des vœux de pleine activité et – osons le dire – de croissance. Je sais pouvoir compter sur vous, Monsieur le Président, pour être un interlocuteur constructif avec une vision d’avenir des différents métiers.

 

Je souhaite que l’esprit de concertation qui a prévalu ces derniers perdure et débouche sur une modernisation d’ampleur d’un secteur porteur de cohésion pour l’ensemble de la société.

 

Bonne année 2013 à vous toutes et à vous tous !

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