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Deux communes de l’Oise testent depuis cette semaine une collaboration entre des agents de sécurité et des gendarmes. Manuel Valls prépare un texte sur la question.
Faute de moyens, l’Etat privatise et municipalise de plus en plus la sécurité dans ce que le ministère de l’Intérieur appelle désormais de la «coproduction» de sécurité, voire de la «colocalisation».
Cette dérive consistant à déléguer aux polices municipales et aux entreprises de sécurité privées ce qui relevait auparavant du domaine régalien de l’Etat n’est pas nouvelle – elle est née dans les années 1980 – mais ne cesse de s’étendre. L’exemple le plus visible est la sûreté aéroportuaire qui a commencé à être privatisée dès 1994. Manuel Valls ne va pas infléchir la tendance. Au contraire. Alors qu’un texte est en préparation sur la sécurité privée pour l’an prochain, on apprend cette semaine qu’une des zones de sécurité prioritaire (ZSP) teste une forme inédite de cette privatisation qui ne dit pas son nom.
A Méru et Chambly, communes périurbaines de l’Oise, au nord de la région parisienne, les gendarmes vont en effet désormais travailler avec des agents de sécurité privés dans certains quartiers HLM. Payés par l’Opac (office gérant l’habitat social), ils vont patrouiller en parallèle des gendarmes «deux fois par mois» pour surveiller les halls et les caves des immeubles. L’objectif : «faire reculer les actes d’incivilité et de dégradations sur le patrimoine de l’Opac», a expliqué au Courrier picard le colonel Marc Boget, patron du groupement de gendarmerie du département.
La collaboration est scellée par un contrat avec l’Opac de l’Oise. Le colonel soutient qu’il ne s’agit «pas de substituer nos militaires avec des pseudos gendarmes. C’est complètement novateur, on teste ce dispositif qui n’existe nulle part en France durant un an».
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