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Secteur florissant, la sécurité privée a des allures de jungle. Le ministère a décidé de séparer le bon grain de l’ivraie, en demandant à des experts de mettre au clair le business des « hommes en noir »
Si Vidocq exerçait aujourd’hui, il serait obligé de se soumettre au contrôle du Conseil national des activités privées de sécurité, ou Cnaps (1). On imagine la tête du fondateur de la première agence de détectives ! A partir du 1er janvier 2012, c’est tout le secteur de la sécurité privée qui risque de faire la moue.
En ligne de mire : une opération « mains propres », via des contrôleurs qui vont passer au peigne fin validité des cartes professionnelles, certificats de compétence, profils des effectifs, etc. Les diagnostics seront multiples. Les contrôles auront lieu sur place et sur pièces, 24 heures sur 24, en présence de l’occupant des lieux et de manière inopinée.
Moyens limités
Au Snes, l’une des deux principales organisations patronales représentatives, on applaudit. « Il s’agit de professionnaliser et moraliser le secteur. Notre image est en jeu», insiste le délégué régional Philippe Bettini.
Dans le contexte actuel de désengagement de l’Etat, le ministre de l’Intérieur Claude Guéant pousse pour l’adoption du décret qui rendra le Cnaps opérationnel début 2012, sous l’autorité du préfet Jean-Yves Latournerie.
Les trois plus gros pôles en matière de sociétés de sécurité sont Paris, Marseille et Lyon, mais dans le Var, où les petites entreprises poussent comme des champignons après la pluie, il risque d’y avoir du sport…
« Le Cnaps n’a pas les moyens de ses ambitions. Comment voulez-vous contrôler 150 000 salariés avec à peine cent contrôleurs ?», interroge un chef d’entreprise varois. De toute façon, les grosses sociétés se sont moralisées depuis longtemps. Elles pâtissent juste de la réputation des micro-entreprises qui opèrent en marge de la légalité», ajoute-t-il.
Une première phase pédagogique
Un code de déontologie est en phase de rédaction pour planter le décor, et de nouveaux agréments pourront être délivrés par les commissions régionales du Cnaps. Là encore, réserve chez les professionnels varois. « Ce n’est pas parce qu’on a un permis de conduire que l’on ne peut pas conduire à 300 km/h sur l’autoroute. On peut avoir tous les agréments du monde et opérer malgré tout dans l’illégalité», note le « boss » brignolais de Zébra Sécurité, Yan Bourdon.
Avant d’entrer dans sa phase active avec sanctions etc., cette fouille au corps du secteur de la sécurité devrait passer par une phase « pédagogique » tout au long de l’année 2012. Le temps pour les hommes en noir de soigner leur profil, bien repasser leur costard. Et les papiers réglementaires qui vont avec.
1. Établissement public administratif, le Cnaps sera sous la tutelle du ministère de l’Intérieur.
source: http://www.varmatin.com/article/papier/les-agents-de-securite-sous-surveillance