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Le ministère de tutelle aura prévenu. Quelques jours avant l’entrée en vigueur de la loi 27-06, le ministère de l’Intérieur tenait en effet à rappeler à l’ordre les sociétés de gardiennage et/ou de transport de fonds désormais soumises à cette nouvelle règlementation.
Depuis la publication de trois arrêtés ministériels en mars 2012, ces dernières avaient ainsi jusqu’au 22 septembre pour déclarer leur existence auprès du wali de la région où elles ont établi leur siège social. En l’absence de cette déclaration, elles s’exposent aux sanctions prévues par ladite loi, à savoir le retrait de leur autorisation d’exercer. Plus de 3.000 sociétés exerçant ainsi des activités de gardiennage ou de transport de fonds, voire les deux comme tel est souvent le cas, sont concernées.
Le ministère de l’Intérieur compte bien faire le ménage dans un secteur quelque peu anarchique, en surveillant de façon rigoureuse l’application de la loi publiée au bulletin officiel du 6 décembre 2007.
Néanmoins, la loi elle-même ne fait pas l’unanimité parmi les professionnels du secteur. Ils sont ainsi plusieurs à monter au créneau pour dénoncer l’absence de concertation dans l’élaboration de la loi, pourtant adoptée depuis 2007.
D’ailleurs, en fin de semaine dernière, le président de l’association des professionnels de gardiennage privé, de nettoyage et de jardinage au Maroc, Hassan Zahiri, déclarait que les autorités concernées n’ont pas ouvert un dialogue sérieux avec les professionnels du secteur afin de prendre connaissance de «la situation déplorable» du secteur. Selon le représentant des opérateurs du secteur, certaines dispositions mériteraient d’être revues dans ce cadre légal, notamment pour ce qui est de l’obtention d’une autorisation préalable et celle relative au retrait de l’autorisation d’exercer avec obligation d’indemniser les employés.
Ce n’est pas tout, puisque le volet coercitif semble aussi irriter les opérateurs. Selon Zahiri, les amendes fixées par la loi, et qui oscillent entre 2.000 et 50.000 DH, ainsi que des peines d’emprisonnement pour les propriétaires ou les gérants de ces entreprises, devraient être allégées.