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Marché de Noël de Metz : quand la sécurité privée armée (en catégorie B !) reste sur le papier

🎄🔍 Marché de Noël de Metz : un appel d’offres à près de 500 000 € prévoyait des agents de sécurité armés. Sur le terrain, aucun. Co-traitance, option non activée, autorisation préfectorale absente… 📄⚖️ Entre cahier des charges et réalité opérationnelle, où la chaîne s’est-elle rompue ? 👮‍♂️❓

Table des matières


Selon une enquête du Républicain Lorrain publiée le 13 décembre 2025, le dispositif de sécurité du marché de Noël de Metz suscite des interrogations. La Ville avait prévu la possibilité de déployer des agents armés dans son appel d'offres. Sur le terrain, aucun agent armé ne patrouille. Le maire François Grosdidier affiche son incompréhension. Suite à cette publication, Matthias Ari, dirigeant d'Hexagone Sécurité, a transmis un droit de réponse apportant plusieurs précisions factuelles sur le cadre contractuel et opérationnel de la mission.

Un appel d'offres modifié en cours de route

Hexagone Sécurité précise qu'un premier appel d'offres avait été publié pour de la surveillance humaine classique. Celui-ci a ensuite été annulé puis republié, avec l'intégration d'une option relative aux agents armés.

La société, basée à Hagondange, a remporté ce marché. Elle dispose d'une filiale récente - Hexagone Sécurité Privée (SASU créée le 24 février 2025) - dont les statuts prévoient expressément l'activité de surveillance armée en catégorie B et D. Mais pour compléter ce dispositif, l'entreprise s'est associée en co-traitance avec l'Agence de Sécurité Armée (ASA), filiale de LPN Global Services, qui détient les autorisations nécessaires.

La question des agents armés : une option jamais activée

Sur ce point central, Hexagone Sécurité est catégorique : "Les agents armés n'ont jamais été activés ni demandés par la Ville."

Le dirigeant précise que sa société et ASA (LPN Group) ont anticipé en sollicitant par écrit des précisions en amont sur les démarches à engager. En l'absence de demande formelle d'activation par le donneur d'ordre, aucune procédure préfectorale n'a été déclenchée.

Le contrat prévoit en effet une "prestation activée si nécessaire et sur demande de la Ville". Cette demande n'est jamais venue.

La préfecture de Moselle confirme au Républicain Lorrain qu'aucune demande officielle d'autorisation de surveillance armée n'est parvenue à ses services.

Les contrôles sur le terrain : deux versions s'opposent

Le quotidien lorrain rapporte des témoignages de visiteurs décrivant des contrôles insuffisants. Un adolescent aurait traversé trois places sans qu'on lui demande d'ouvrir son sac.

Hexagone Sécurité conteste cette présentation. Le dirigeant rappelle que le filtrage est encadré par des consignes opérationnelles précises : contrôles aléatoires du public et contrôle ciblé des sacs de plus de 16 litres, conformément au cadre contractuel.

Sur la question des barrières, Matthias Ari apporte une précision importante : "La Ville nous a expressément demandé de retirer les barrières. Il a été précisé qu'aucune barrière ne devait être mise en place sur un poste de filtrage." L'entreprise se conforme donc aux consignes du donneur d'ordre.

Le budget : un plafond, pas un montant garanti

Le Républicain Lorrain évoque un budget de 394 755 euros. Hexagone Sécurité rappelle que le marché mentionne un montant maximum (plafond) de 500 000 euros, et non un montant fixe garanti. Ce plafond dépend des périodes, amplitudes et besoins réellement activés.

Un cadre réglementaire exigeant

La surveillance armée dans notre secteur de la sécurité privée obéit à des règles strictes. L'article L613-7-1 du Code de la sécurité intérieure impose une autorisation préfectorale préalable pour chaque mission. Cette autorisation doit préciser le lieu exact, la durée et les noms des agents concernés.

Le dossier de demande prévu à l'article R613-23-2 comprend notamment une note justifiant la nécessité de l'armement face à un "risque exceptionnel d'atteinte à leur vie", les cartes professionnelles des agents avec mention spécifique, un certificat médical de moins d'un mois et les justificatifs de formation.

Sans activation par le donneur d'ordre, ce processus ne peut pas être enclenché par le prestataire seul.

Ce que révèle cette situation

Cette affaire illustre la complexité des marchés publics intégrant une option de surveillance armée. Le prestataire peut disposer des capacités nécessaires - en propre ou via un co-traitant - mais l'activation reste du ressort exclusif du donneur d'ordre.

Elle pose aussi la question de la coordination entre collectivités, prestataires et préfecture. Tibor Vass (LPN Global Services) indique au Républicain Lorrain avoir effectué "l'ensemble des démarches dès le 29 octobre" pour obtenir des clarifications. Sans réponse ni réunion préparatoire selon lui.

Hexagone Sécurité conclut son droit de réponse en affirmant rester "pleinement disponible pour ajuster le dispositif dès lors que des consignes opérationnelles nouvelles sont communiquées".

Le maire François Grosdidier devait s'exprimer ce mardi 17 décembre selon le quotidien régional.


À retenir

  • L'option "agents armés" figurait au cahier des charges mais n'a jamais été activée par la Ville de Metz.
  • Hexagone Sécurité et son co-traitant ASA affirment avoir sollicité des précisions par écrit en amont. Sans retour.
  • Les barrières sur les postes de filtrage ont été retirées à la demande expresse de la Ville, selon le prestataire.
  • 35 agents non armés assurent la sécurité des cinq sites selon les consignes opérationnelles transmises.

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