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Port d’armes de catégorie D refusé pour la Fête de la Musique : des agents de sécurité laissés sans défense malgré les risques

🔒 Fête de la Musique 2025 : des agents pro, formés, désarmés par décision préfectorale 😡 Bâton de défense & sprays lacrymogène refusés malgré menace terroriste ⚠️ et hausse des agressions au couteau 🔪 Le continuum de sécurité ? Encore du vent sur le terrain.

L’administration préfère l’aveuglement au réalisme

C’est un événement pourtant jugé « à haut risque » par le gouvernement. Samedi 21 juin 2025, la France célèbre la Fête de la Musique sous canicule et alerte terroriste renforcée. Le ministre de l’Intérieur lui-même, Bruno Retailleau, évoque une menace « très élevée », notamment à cause des tensions géopolitiques (Iran / Israël) et du risque d’attentats d’inspiration islamiste.

Dans ce contexte, la société LPN Sécurité Services avait pris les devants : dépôt d’un dossier complet pour équiper ses agents de bâtons de défense et d’aérosols incapacitants, conformément au cadre légal (articles L.613-5 et R.613-16-1 du CSI). Un équipement non létal, encadré, destiné à faire face à des risques d’agression identifiés.

Mais la préfecture de police de Paris a rejeté la demande. Motif : « présence renforcée des forces de l’ordre » et « absence de risque avéré pour les établissements surveillés ». Une réponse hors-sol, quand on connaît la réalité du terrain.

Ce refus préfectoral n’a pas examiné concrètement l’analyse des risques fournie par l’entreprise. Il s’est borné à une généralité sur la présence policière, sans contre-expertise ni visite de terrain. Cela pourrait être considéré comme un excès de pouvoir ou une décision entachée d’une erreur manifeste d’appréciation, si elle était portée devant le juge administratif.

Le port d’arme D est entièrement financé par les entreprises : formation, dotation, sécurisation, encadrement, assurance. Refuser ces demandes revient à bloquer une démarche responsable et autonome, sans coût pour l’État. Pourquoi brider une initiative professionnelle conforme à la loi ?

Armes blanches : un fléau que l’État documente lui-même

En mai 2025, un rapport parlementaire sur les armes blanches est remis au Premier ministre. Il dresse un constat alarmant :

« Jusqu’à 23 % des personnes mises en cause pour port d’armes sont mineures, soit environ 3 000 jeunes par an. »

Il souligne également :

« Le phénomène s’étend, avec des agressions par couteau sur le domaine public, y compris dans les établissements scolaires. »

Plusieurs drames sont cités ou qui on eu lieu récemment : meurtres d’adolescents au couteau, attaque mortelle contre une surveillante scolaire malgré la présence de gendarmes sur site, violences urbaines armées.

Et que dit l’article R.613-16-1 du CSI ? Que le port d’armes D peut être autorisé « au regard des risques d’agression que la mission fait peser sur les agents ».

Ici, les risques ne sont pas théoriques. Ils sont documentés, identifiés, reconnus par l’État lui-même. Et pourtant, les agents restent à mains nues.


Des professionnels formés, financés par le privé, écartés d’un dispositif légal

Les agents concernés par la demande étaient tous diplômés, carte professionnelle en règle, formés au maniement des armes de catégorie D, avec un entraînement obligatoire de 7 heures par semestre.

Ils ne demandaient pas l’autorisation de faire usage d’une arme létale, mais simplement de pouvoir se défendre et bien sûr le public aussi, dans les conditions prévues par la loi, lors d’un événement nocturne, festif, à forte densité humaine, avec un risque élevé de rixe ou d’agression ciblée.

Le tout sans le moindre financement public. Ce sont les clients privés qui payent pour cette sécurité renforcée. Mais malgré tout, l’administration s’entête à entraver l’armement défensif de ces agents, même dans les cas les plus documentés.


Quand le discours sur le continuum s’écrase contre la pratique

Le préfet David Clavière, directeur du CNAPS, affirmait en décembre 2024 :

« Le continuum de sécurité, c’est une coproduction entre les différents acteurs. La sécurité privée est un maillon essentiel. »

Et pourtant, sur le terrain, chaque demande de port d’arme D se transforme en parcours du combattant, soldé quelques fois par un refus de principe, sans considération réelle des faits.

Il est temps de poser une vraie question : que faut-il pour que les agents de sécurité soient pris au sérieux ?

Doit-on attendre un agent poignardé, un agent blessé à la gorge, un décès, pour que l’évidence devienne autorisable ?


Une occasion manquée. Une de plus.

Comment attirer ou fidéliser des agents professionnels, qualifiés, soumis à des formations obligatoires… si on les expose sans moyens à des environnements hostiles ?
Les entreprises investissent dans la professionnalisation (formation au bâton, entraînements encadrés, diplômes reconnus) pour finalement se voir dire que tout cela est inutile, même en cas de menace grave. C’est un signal de désengagement de l’État qui pèse sur le moral et la sécurité du personnel.

Le dossier déposé par LPN Sécurité Services était conforme à la lettre, de la loi. Des semaines de travail, une analyse des risques précise, une mission clairement définie, la demande expresse du client. Tout y était.

Ce refus de la préfecture de police est un choix politique, non un arbitrage de sécurité.

Il contredit les textes. Il trahit les discours. Il désarme les professionnels.

Et surtout, il laisse les agents de terrain, encore une fois, exposés sans protection, dans un climat de violence croissante.

Si un agent venait à être agressé, voire tué lors de la mission, alors que tous les signaux de menace étaient connus, l’État pourrait être accusé de carence fautive dans la protection de professionnels dûment habilités. Cette décision préfectorale pourrait alors apparaître comme une négligence administrative grave.

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