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Apt : Un agent de sécurité désarme un terroriste, l’État lui remet une médaille

🛡️ Mohamed Afkir, agent de sécurité à Apt, a désarmé un terroriste sans arme ni mandat. 🎖️ Médaillé, mais sans reconnaissance durable. Un acte fort, une réponse faible de l’État. Que vaut le courage sans droits ? 🇫🇷💬 #SécuritéPrivée #Apt

Table des matières

Mohamed Afkir : décoré pour avoir fait ce que l’État n’avait pas prévu

Un homme entre dans un supermarché, armé d’un couteau. Il blesse un client, crie "Allah Akbar", sème la panique. Et c’est un agent de sécurité, seul, non armé, qui met fin à l’attaque. Trois mois plus tard, il reçoit une médaille. C’est l’histoire vraie de Mohamed Afkir, 33 ans, agent de sécurité à Apt. Et c’est surtout le reflet d’un système qui ne protège pas ceux qui nous protègent.

Il a fait le boulot. Mais ce n’était pas son boulot.

Ce 25 janvier 2025, Mohamed Afkir n’était pas censé intervenir. Il devait, comme le rappellent les textes, observer, dissuader, alerter. Pas désarmer un terroriste. Pas immobiliser un homme dangereux. Pas risquer sa vie.

Et pourtant, il l’a fait.

Pas par devoir. Pas parce qu’on lui avait appris. Mais parce qu’il a vu un danger, une victime, et qu’il a agi.

Ses mots sont simples : « Je ne me suis pas rendu compte du danger. Je n’ai pas réfléchi. J’ai vu la détresse dans les yeux de la femme de la victime. » (source : France Bleu, 15 avril 2025).

Dans la bouche d’un politique, on parlerait de sang-froid, d’héroïsme, de bravoure. Chez lui, c’est juste de l’instinct, du courage brut, sans posture.

Deux médailles, zéro statut

Le 15 avril, on l’a décoré. La médaille pour acte de courage et de dévouement par le préfet de Vaucluse. Et la médaille de la Ville d’Apt par la maire. Belle cérémonie. Photos, discours. Et après ?

Aucune requalification statutaire. Aucune revalorisation professionnelle. Aucune garantie que la prochaine fois, un agent ne se retrouve pas, seul, face à un individu prêt à tuer.

C’est là tout le paradoxe : quand un agent de sécurité fait plus que ce que la loi attend de lui, on l’applaudit. Mais quand il demande un peu plus que le SMIC ou un minimum de reconnaissance, on regarde ailleurs.

Ne pas se contenter de médailles

Mohamed Afkir a désarmé un terroriste. Pas un voleur de rayon. Un homme dangereux, déjà condamné, qui aurait pu tuer. Il l’a fait sans arme, sans coéquipier, sans formation spécifique. Il n’a enfreint aucune règle. Mais il a dépassé toutes les limites du système.

Cette médaille ne suffit pas.

Parce qu’elle ne règle rien. Elle ne modifie pas les articles L612-14 ou L613-1 du Code de la sécurité intérieure. Elle ne donne aucun droit de plus aux milliers d’agents seuls sur le terrain chaque jour.

Ce qu’elle dit, en creux, c’est que le système attend qu’on se débrouille. Qu’on improvise. Qu’on compense les trous dans la raquette. Et que parfois, on dira merci.

Mais un merci ne protège pas d’un coup de couteau.


À retenir

  • Le 25 janvier 2025, Mohamed Afkir a désarmé un terroriste dans un supermarché à Apt.
  • Il a été décoré le 15 avril par la préfecture et la mairie pour acte de courage.
  • Son intervention dépasse les prérogatives prévues par le Code de la sécurité intérieure.
  • Aucun soutien durable ou reconnaissance statutaire n’a suivi cette cérémonie.
  • Cet événement pose une question politique : jusqu’où peut-on compter sur les agents sans leur donner les moyens ?

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