Des condamnations de principe…
L’enquête ouverte dès le lendemain de la catastrophe a été rondement menée puisque le dossier était clos dès 1971 et que le procès en correctionnelle eut lieu en 1972 sous les chefs d’inculpation d’homicide et blessures involontaires.
En juillet 1973, la Cour d’appel de Lyon confirma quasiment la première décision. Tout de suite après le drame, le maire de Saint-Laurent-du-Pont et le secrétaire général de l’Isère avaient été suspendus de leurs fonctions. On leur reprochait des négligences dans la procédure qui avait abouti à l’obtention du permis de construire du “5-7” et, surtout, d’avoir toléré que ses exploitants aient ouvert le dancing alors qu’ils n’en avaient pas encore reçu l’autorisation. Mais seul le maire fut jugé, et condamné à 10 mois de prison avec sursis.
Le gérant rescapé, qui avait admis avoir ouvert sans autorisation le 28 mars 1970, et avoir fermé les issues de secours à cause des resquilleurs, a été puni de 18 mois de prison, dont 12 avec sursis.
Les installateurs du chauffage, notoirement incompétents, avaient bricolé un système avec les trois gérants, qui mettaient un point d’honneur à accomplir eux-mêmes la plupart des travaux (lesquels étaient d’ailleurs loin d’être achevés). Les artisans, un père et sont fils, furent condamnés à 15 et 13 mois de prison avec sursis. Les experts avaient rapidement établi que le chauffage était, certes, à l’origine du drame puisqu’il avait enflammé des pièces de contreplaqué qui, contre toute raison, participaient au système conduisant la chaleur.
Mais ce drame avait été amplifié par la présence de polyuréthane rigide, massivement utilisé pour décorer la discothèque. Or, ce matériau avait joué un rôle énorme dans la propagation du sinistre, puis avait dégagé un gaz extrêmement toxique qui avait rapidement asphyxié la plupart des victimes. Ce n’est qu’ensuite que les corps furent carbonisés, lorsque le plastique, en fondant, tomba sur eux qui portaient majoritairement des vêtements synthétiques. La Cour a reproché au fournisseur du polyuréthane d’avoir manqué à son devoir en n’informant pas les utilisateurs des dangers que pouvaient représenter l’utilisation du produit, et lui a infligé 4 mois de prison avec sursis. source: Dauphiné libéré A lire aussi: http://www.ledauphine.com/isere-sud/2010/10/31/catastrophe-du-5-7?image=28FE8442-B5C2-42E4-937B-FE1BC118190C |
Mickaël MINGEAU
Professionnel et expert en droit appliqué à la sécurité privée, avec plus de 20 ans d'expérience dans ce secteur. Consultant, Formateur et enseignant. Titulaire d'une licence professionnelle, SSIAP 3.
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