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Suite à une émission de France Télévisions, « Envoyé spécial », intitulée « Police privée – La sécurité au rabais » , où deux journalistes ont voyagé en possession d’un pistolet semi-automatique de calibre 9 mm, une mission d’information sur la sûreté aérienne et aéroportuaire a été lancée.
Le rapport de cette mission est très instructif (en plus en pleine période de grève des agents de sûreté aéroporutaire), je vous invite à le lire !
On notera huit préconisations envers les sociétés de sécurité privée, pour améliorer le service “rendu”. Je vais juste souligner l’une des préconisations :
Rechercher une amélioration des relations des sociétés avec les donneurs d’ordre, en allongeant la durée des contrats de sous-traitance, en évitant la logique du « moins disant », en prévoyant des marchés passés non plus en termes d’heures, mais de résultats à atteindre ou d’effectifs.
En voilà une bonne idée ! Transposable pour toutes les prestations de sécurité privée …
Quelques extraits:
M. Christophe Naudin, criminologue, auteur d’un ouvrage intitulé « Sûreté aérienne, la grande illusion » et d’une étude transmise le 1er juin au ministre chargé des transports sur le thème « Forces et faiblesses de la sûreté aérienne en France » jugeait que « le choix d’une délégation des prestations de sûreté aérienne à des sociétés privées a peut-être été opéré rapidement sans la considération nécessaire à cette mission. La formation des agents de sûreté est défaillante, minimaliste, dangereuse et la sélection s’avère inexistante, car on cherche avant tout à faire de la réinsertion sociale…».
Quatre grandes entreprises, présentes dans l’ensemble de l’univers de la sécurité privée, assurent l’essentiel de l’activité : ICTS Services, pour 100 millions d’euros de chiffre d’affaires annuel, Brink’s et Securitas, pour chacune 80 millions d’euros annuels et Alyzia Sûreté, filiale d’Aéroports de Paris, réalisant, chaque année, 40 millions d’euros de chiffre d’affaires.
Il faut remarquer que certaines sociétés de sûreté aéroportuaire réalisent des marges insuffisantes et n’apparaissent pas structurellement rentables aujourd’hui. Le risque existe ainsi, de voir apparaître, dans l’avenir, sur le marché, des sociétés « multiservices » de sécurité, n’offrant pas nécessairement le niveau de qualification souhaité.
LES PRÉCONISATIONS DE LA MISSION D’INFORMATION (spécifique aux entreprises de sécurité privée)
Sur les entreprises et les agents de la sûreté aérienne
21° Améliorer le recrutement et la formation des agents de sûreté, en définissant un standard de recrutement commun à toutes les entreprises comprenant des tests psychotechniques relatifs notamment aux capacités visuelles et de concentration, en élevant le niveau du certificat de qualification professionnelle, en développant la reconnaissance et la manipulation des différents types d’armes (notamment les NRBC) et d’explosifs ;
22° Prévoir la mise en place de centres d’examen communs, avec la présence d’une autorité de l’État pour valider le certificat de qualification professionnelle ;
23° Mettre en place une formation professionnelle continue, qui ne réponde pas pour l’essentiel aux demandes immédiates des donneurs d’ordre et qui comprenne une information régulière sur les niveaux de risques effectuée par les agents de l’État ;
24° S’interroger sur la pertinence dans le système actuel d’un lien possible entre sociétés de sûreté et centres de formation ;
25° Renforcer la visibilité et la responsabilité conférées aux agents de sûreté pour leur meilleure intégration dans le milieu aéroportuaire, en leur attribuant la qualité d’agents assermentés et en créant une tenue particulière et unique pour ces agents ;
26° Améliorer la reconnaissance des personnels de sûreté, afin que ces derniers bénéficient d’avantages comparables à ceux des autres personnels aéroportuaires, tels que des locaux décents, l’accès aux restaurants d’entreprise, une participation accrue des employeurs aux déplacements domicile-travail ; conduire des actions spécifiques pour améliorer l’ergonomie des postes de travail des agents de sûreté ;
27° Rechercher une amélioration des relations des sociétés avec les donneurs d’ordre, en allongeant la durée des contrats de sous-traitance, en évitant la logique du « moins disant », en prévoyant des marchés passés non plus en termes d’heures, mais de résultats à atteindre ou d’effectifs ;
28° Demander au Gouvernement d’engager une négociation avec les entreprises et les représentants des personnels sur la question de la reprise à 100 % des agents, lors de la perte d’un marché ;