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Droit d’accès au traitement d’antécédents judiciaires (TAJ) : mise en demeure du ministère de l’intérieur et du ministère de la justice

Table des matières

La présidente de la CNIL a adopté le 2 février 2015 une mise en demeure à l’encontre du ministère de l’intérieur et du ministère de la justice pour non respect des délais légaux dans le traitement des demandes de droit d’accès indirect à TAJ.

Le TAJ

Le Traitement d’Antécédents Judiciaires (” TAJ “) est un fichier commun à la police et à la gendarmerie nationales, créé en 2013 pour remplacer les fichiers JUDEX et STIC. Il est utilisé dans le cadre des enquêtes judiciaires pour la recherche des auteurs d’infractions. Il peut aussi être consulté pour des enquêtes administratives préalables à certains emplois publics ou sensibles, soit environ 1 million d’emplois concernés.

Comment exercer son droit d’accès au TAJ ?

Les personnes dont les données sont enregistrées dans le TAJ ne peuvent demander directement aux services gestionnaires de ce fichier d’accéder aux données qui les concernent. En effet, l’accès au TAJ relève de la procédure dite de ” droit d’accès indirect “, procédure très encadrée par les textes et qui fait intervenir différents interlocuteurs. Concrètement, le déroulement de la procédure est le suivant :

  1. Les personnes souhaitant exercer ce droit doivent adresser une demande à la CNIL.
  2. La CNIL transmet cette demande aux services de la police et de la gendarmerie nationales.
  3. Ces services doivent saisir les Parquets concernés dans un délai d’un mois et demi. Les Parquets disposent d’un délai de trois mois pour répondre, en indiquant notamment les suites judiciaires données aux procédures dont le demandeur a fait l’objet (que ce soit en tant que mis en cause ou victime).
  4. Dès lors que le dossier est considéré comme prêt par le ministère de l’intérieur pour faire l’objet de vérifications, un magistrat de la CNIL s’assure que les informations issues des procédures correspondent bien aux données enregistrées dans le TAJ (par exemple, une affaire qui a fait l’objet d’un classement sans suite ne doit en principe plus apparaître dans ce fichier, dès lors qu’il est consulté à des fins d’enquêtes administratives).
L’objet de la mise en demeure

Les services de la police nationale et les Parquets ne respectent pas les délais qui leur sont impartis pour traiter ces demandes de droits d’accès indirect. Si, en moyenne, les demandes sont traitées dans un délai de 12 à 18 mois, certains dossiers sont en souffrance depuis 2010.

La Présidente de la CNIL a donc mis en demeure le ministère de l’intérieur et le ministère de la justice de respecter les délais légaux. Il a été décidé de rendre publique cette mise en demeure au regard des conséquences négatives qui peuvent résulter pour les personnes d’un tel non respect des textes applicables (notamment s’agissant de refus d’agréments et de pertes d’emplois).

Le ministère de l’intérieur et le ministère de la justice disposent d’un délai de trois mois pour se mettre en conformité.

La CNIL rappelle que cette mise en demeure n’est pas une sanction. En effet, aucune suite ne sera donnée à cette procédure si le ministère de l’intérieur et le ministère de la justice se conforment à la loi dans le délai imparti. Dans ce cas, la clôture de la procédure fera également l’objet d’une publicité.

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