Table des matières
📝 Note au lecteur
Une première version de cet article, rédigée plusieurs semaines avant sa publication (A l'issue des échanges avec le fournisseur Coffréo), mais il intégrait des chiffres issus de lectures croisées (BMO France Travail, rapport de branche 2023, échanges sectoriels et l'étude de Coffreo) et de "synthèse" voir de "projection" de ma part. Après relecture attentive du rapport Coffreo / GES, les données chiffrées ont été corrigées pour ne conserver que celles explicitement mentionnées dans l’étude.
Selon l'étude conjointe du GES et de Coffreo :
Un secteur exposé, un recrutement en crise
« Les entreprises de sécurité privée rencontrent des difficultés pour attirer des candidats dans un marché du travail tendu. »
C’est par ce constat sans détour que le président du GES ouvre le rapport.
Le recrutement est cité comme enjeu prioritaire par 74 % des décideurs RH. À cela s’ajoute une pénurie de main-d'œuvre, une concurrence accrue sur le terrain, et des attentes plus fortes des candidats.
Loin d’un simple problème de sourcing, l’étude évoque un cercle vicieux : manque de candidatures, pression sur les équipes, absences de dernière minute, agents peu formés, et in fine… désengagement.
« Recruter devient une épreuve. Fidéliser, un défi. »
La fidélisation passe aussi par la formation
Le rapport souligne que 58 % des entreprises interrogées placent la réduction du turnover parmi leurs priorités.
Par ailleurs, 47 % misent sur la montée en compétence comme levier de stabilisation.
Un message clair : les entreprises ne peuvent plus se contenter de recruter. Elles doivent aussi former, projeter et accompagner leurs agents. C’est une question de performance, mais aussi de loyauté.
Une administration RH à bout
La surcharge administrative est vécue comme un frein majeur à l’action stratégique RH.
- 45 % déclarent avoir du mal à équilibrer tâches administratives et autres missions,
- 54 % dans les fonctions RH reconnaissent une pression forte liée à la gestion documentaire,
- 36 % jugent passer « trop de temps » sur l’administratif.
Cela se traduit par des processus encore mal maîtrisés :
- 45 % estiment que la gestion des candidatures est « à améliorer »,
- 31 % disent la même chose pour les contrats de travail,
- Et 37 % pour les documents d’onboarding.
Des pratiques à risque dans l’embauche
L’enquête met en lumière des pratiques qui restent problématiques :
- Plus de 40 % des entreprises reconnaissent qu’il arrive qu’un salarié prenne son poste sans contrat signé,
- 30 % ont déjà fait face à une usurpation d’identité à l’embauche,
- Et 1 entreprise sur 3 emploie plus de 20 % de ses effectifs en contrats courts.
Même si 51 % privilégient les contrats longs (moins de 10 % de contrats courts), ces chiffres illustrent la fragilité de certaines procédures en RH sécurité.
L’absentéisme, une réalité trop souvent minimisée
- 50 % des entreprises ont un taux d’absentéisme supérieur à 5 %,
- 21 % dépassent les 10 %,
- 29 % jugent leur gestion des absences insatisfaisante.
Un absentéisme structurel, nourri par les contraintes horaires, la pénibilité, les refus d’astreinte et la rotation rapide des effectifs.
Digitalisation : volontarisme affiché, retards persistants
Les entreprises de sécurité privée ont largement intégré l’intérêt des outils numériques :
- 82 % digitalisent les bulletins de paie,
- 75 % digitalisent leurs plannings,
- 75 % transmettent les bulletins via des plateformes en ligne,
- Et 58 % se disent prêtes à adopter une solution RH complète.
Mais dans les faits :
- 47 % utilisent encore la remise en main propre pour les contrats,
- Seules 38 % ont mis en place une signature électronique,
- Et 73 % ignorent le coût réel de la gestion documentaire RH.
Un décalage persistant entre les intentions affichées et l’organisation quotidienne.
Des points forts… mais marginaux
Certains processus sont mieux gérés :
- 92 % jugent leur gestion de la paie « bonne » ou « très bonne »,
- 84 % sont satisfaits de leur gestion des acomptes,
- 88 % estiment bien gérer les documents de fin de contrat (offboarding).
Des points de satisfaction qui restent minoritaires face aux axes de progrès mis en lumière.
À retenir
✅ 74 % des entreprises placent le recrutement en tête de leurs priorités RH
✅ 58 % veulent réduire le turnover – 47 % misent sur la montée en compétences
✅ 45 % déclarent une surcharge administrative difficile à gérer
✅ 45 % jugent leur gestion des candidatures à améliorer – 31 % pour les contrats
✅ 40 % des agents peuvent commencer sans contrat signé
✅ 50 % ont un absentéisme supérieur à 5 % – 21 % au-delà de 10 %
✅ 58 % sont prêtes à digitaliser totalement leurs RH, mais 47 % restent sur papier
✅ 73 % ne connaissent pas le coût de leur gestion RH documentaire
✅ 92 % jugent la gestion des bulletins de paie satisfaisante
