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Une agression qui date de 2013, mais dont le jugement à eu lieu en janvier 2016
Il a porté douze coups de couteau avant d’être maîtrisé par un vigile. Le tribunal n’a pas retenu l’intention homicide.
Douze coups de couteau ! Qui ont touché le crâne, le visage, la bouche et la langue, le cou, le thorax, le dos et la main. Presque un miracle si aucun organe vital n’a été endommagé et que la victime s’en sorte avec « seulement » dix jours d’ITT. Et encore… heureusement que le vigile du Simply Market, place Neuve, à Tours, a réagi rapidement pour mettre fin à l’agression.
Depuis le box des prévenus, Abacar, Tchadien de 36 ans, explique : « Ça ne pouvait plus durer, il fallait que je fasse quelque chose. » Entre ces deux vagues connaissances de boisson, rien ne va plus depuis une certaine nuit de 2013. Une soirée alcoolisée dans un squat avec un troisième larron. Le prévenu se souvient qu’à son réveil, il avait le pantalon baissé et il avait mal. Il pense avoir été violé… d’autant que son acolyte – selon lui – s’en serait vanté.
Mensonge, pour l’intéressé, aujourd’hui partie civile.
– « Pourquoi ne pas être allé porter plainte à l’époque ? », interroge alors la présidente, Sophie Carrère.
– « Je voulais le faire, mais j’avais honte », concède le prévenu, par ailleurs mis en examen par un juge d’instruction de Saumur (Maine-et-Loire) dans une affaire d’agression sexuelle et suivi par le service pénitentiaire d’insertion et de probation de Tours.
” Attaque surprise et sans relâche “
« Il a attaqué par surprise et sans relâche, estime Me Laure Thomas, avocate de la partie civile. Il avait la volonté de tuer. » Pour elle, les faits devraient être requalifiés en « tentative d’homicide ». Elle demande au tribunal, à titre principal, de se déclarer incompétent au profit de la cour d’assises et, à titre subsidiaire qu’il ordonne une expertise médicale, condamne Abacar, décide d’une provision de 10.000 € et renvoie sur intérêts civils.
Pour la substitut du procureur, Cécile Ancelin, s’il y a bien eu trouble d’une exceptionnelle sauvagerie à l’ordre public, une brutalité inouïe (toute la scène a été filmée par la vidéosurveillance) – « On est loin, passez-moi l’expression, de la querelle de pochetrons » – et si l’explication du geste lui paraît douteuse, l’affaire reste du ressort du tribunal correctionnel. Elle demande une peine de 18 mois d’emprisonnement et l’interdiction de porter une arme.
« Je rejoins madame le procureur quand elle dit qu’il y a trouble à l’ordre public, indique, en défense d’Abacar, Me Émilie Vinqueur. Il voulait lui faire mal, le punir. » Revenant sur le viol évoqué par son client, elle considère, en tant qu’avocat pénaliste, que « les victimes de viol parlent rarement, d’autant moins lorsque c’est entre hommes ». Et qu’«on ne peut pas entrer dans une telle rage s’il ne s’est rien passé. »
Après délibéré, le tribunal a estimé que les douze coups de couteau n’ont pas été portés avec l’intention de tuer et écarte donc la requalification demandée par la partie civile. Abacar est déclaré coupable de violences aggravées et condamné à deux ans d’emprisonnement dont six mois avec sursis mise à l’épreuve de deux ans. Il a interdiction d’entrer en contact avec la victime, de détenir une arme et devra suivre des soins.
Une expertise médicale est ordonnée. L’audience sur intérêts civils est renvoyée au 3 juin 2016.
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Sauvé d’une sauvage agression par l’intervention du vigile
Il a porté douze coups de couteau avant d’être maîtrisé par un vigile. Le tribunal n’a pas retenu l’intention homicide. Douze coups de couteau ! Qui ont touché le crâne, le visage, la bouch…