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Site sensible (Seveso, OIV,..) : Comment améliorer la qualité de prestation des agents de sécurité ?

Table des matières

Dans un rapport sur le “panorama prospectif de la sécurité privée en 2025” (sortie en septembre 2016), le préfet marc Burg (Préfet chargé de mission au Ministère de l’Intérieur) indiquait dans la proposition n°10 un armement de certains acteurs de la sécurité privée.

Ce préfet soulignait que dans le cadre des gardes mises en place dans la lutte contre le terrorisme, celles concernant des sites sensibles (OIV, sites Sévéso, lieux de cultes particulièrement menacés, certains locaux administratifs ou à sensibilité toute particulière ou tout autre site que l’actualité pourrait désigner) pourraient être accompagnées de l’autorisation d’armement des agents de sécurité concernés.

 

Analyse pour la mise en sécurité des OIV (Opérateurs d’Importances Vitales)

Depuis 2011/2012,  une majorité d’opérateurs d’importance Vitale sont demandeurs d’une meilleure qualité de formation et de prestation des agents de sécurité présents sur leurs sites, même si le coût viendrait à être nécessairement rehaussé.

Le SGDN (Secrétariat général de la Défense et de la Sécurité nationale) à mise en place une formation de formateur pour les “sites sensibles”, dans le cadre de la formation A2SP (Titre du ministère du travail, dans le cadre du bloc de compétence 3) et du CQP APS (Avec le nouveau module P2S: protection de site sensible).

Cela est une bonne démarche, pour que l’ensemble des formateurs d’agents de sécurité dans ces deux “diplômes” prêche la bonne parole, issue directement de la source: le SGDN (qui s’occupe des sites sensibles notamment).

Mais pour un agent de sécurité, même titulaire de ce module “site sensible”, cela ne gagera pas de sa compétence et de sa qualité tout au long de sa mission au sein de celui-ci.

Pourquoi armer, à minima en catégorie D, les agents en site sensible ? (OIV, Seveso,..)

Pour moi, un armement des agents de sécurité présents sur des sites avec des activités d’importance vitale, permettrait une augmentation forte de la qualité et de l’efficacité du service sécurité, et bien entendu de la protection globale du site sensible.

Un armement, à minima, de ces agents permettrais:

– De toucher une cible particulière et largement “écrémé” de la population d’agents de sécurité présents sur ce type de mission armé (Ancien militaire, ancien policier, agents ayant vraiment choisi cette voie professionnelle, motivation et surtout un savoir-être …)

– De placer l’agent de sécurité, dans un véritable “rôle” de protection de ces sites, avec un gage de confiance du donneur d’ordre et de l’état: leur permettre d’être armés.

– De limiter fortement l’effet de turn-over: Un agent armé devient une ressource “rare” car elle ne peut pas être remplacer par n’importe quel agent titulaire d’une carte professionnelle … car il lui faut le sésame de l’autorisation du port d’arme par le préfet, avec des délais incompressibles.

– De mettre un cran supplémentaire sur les conditions et contraintes pour une entreprise de sécurité et ses agents présents sur ce type de site: formation continue obligatoire (au moins 4 formations/an), des contraintes logistiques et d’organisation pour l’entreprise de sécurité, un contrôle du CNAPS a minima annuel, des contraintes réglementaire plus forte ( Autorisation spécifique).

– Des entrainements réguliers plus efficaces qu’un MAC (à la différence des MAC APS à qui on le délivre, même si une personne dort pendant 31 heures !): si l’organisme de formation identifie un “danger” ou un comportement inadéquat dans le cadre du maniement des armes pour un stagiaire, il pourra remonter l’information au CNAPS ou en préfecture qui pourra agir pour un retrait de l’armement (soit via un retrait ou une suspension de la carte professionnelle ou de l’autorisation du port d’arme).

– De rendre responsable pénalement et civilement l’entreprise de sécurité et son agent sur l’utilisation éventuelle d’un armement:

  • Cela renforcera le contrôle qualité de la prestation: mise en place nécessaire et indispensable de superviseur ou de cadre intermédiaire (contrôle du respect des règles liées à l’armement, des consignes, du savoir-être, …) C’est une sécurité indispensable pour l’employeur, notamment sur son éventuelle responsabilité pénal.
  • Cela imposerait à l’entreprise de sécurité de ne pas prendre une carte professionnelle comme le seul (ou le principal) élément prit en compte pour mettre un agent sur ce type de site: L’entreprise de sécurité se verra nécessairement être beaucoup plus regardante sur le profil et le savoir-être d’un agent qu’elle recrute pour ce type de site, car il va être armé … et que cette société (et son dirigeant) se verra forcément mise en cause en cas d’incident avec le port d’une arme d’un agent.

  • Cela imposerait à l’entreprise de sécurité une véritable prise en compte de l’agent: Car sa formation initiale et continue constitue un véritable investissement pour elle, et que cet agent devient une ressource indispensable pour assurer le “contrat de prestation” avec ce site.

  • Cela en découlera, forcément, d’une meilleure rémunération pour ce type de personnel armé sur les OIV : Plus de contraintes, plus de compétence.

 

Le fait d’armer un agent de sécurité sur un site sensible impose donc, en résumé:

– Un très fort contrôle de la prestation par le prestataire lui-même
– Une sélection des agents de sécurité beaucoup plus fine et exigeante par le prestataire (du fait de la responsabilité pénale et civile de l’employeur)

– Une compétence de l’agent de sécurité maintenue, au minimum 4 fois par an, avec une sanction éventuelle en cas de “non-compétence” : Le préfet ou le CNAPS, j’en suis certain, ne maintiendra jamais un port d’arme d’un agent incompétent (à l’inverse d’un agent de sécurité classique, où le MAC APS n’est qu’une feuille de papier, sans prise en compte de la compétence réelle de l’agent).

 

Et vous, qu’en pensez-vous ?

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