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La branche Prévention-Sécurité s’apprête à franchir une nouvelle étape dans la formation des agents.
L’Observatoire prospectif des métiers et des qualifications lance un appel à projets national pour créer une vidéo pédagogique de référence sur la palpation de sécurité.
Objectif : homogénéiser l’enseignement de ce geste réglementé dans tous les centres agréés par la CPNEFP.
Un geste encadré, une méthode à uniformiser
Longtemps laissée à l’interprétation des formateurs, la palpation de sécurité est désormais au centre d’un travail de normalisation.
La future vidéo devra servir de socle commun pour tous les organismes de formation habilités à délivrer les TFP et CQP de la branche (APS, ASA, A3P, Cyno, etc.).
« L’attention ne doit pas être uniquement portée sur la méthode, mais aussi sur les exigences inhérentes aux prestations sur sites clients », précise le cahier des charges.
Le projet répond à une double exigence : juridique et ergonomique. Il ne s’agit pas seulement de montrer comment palper, mais de garantir que cette pratique soit légale, proportionnée et sécurisante, autant pour l’agent que pour la personne contrôlée.
Une durée minimale et des contraintes physiques précises
Le texte impose une durée plancher de 20 secondes pour effectuer une palpation complète et professionnelle.
Ce temps, défini « arbitrairement en fonction des situations rencontrées », doit permettre à l’agent d’examiner toutes les zones de dissimulation potentielles :
- Ceinture et taille
- Axe sterno-dorsal
- Parties latérales du tronc
- Col et capuche
- Faces externe et interne des bras
- Poches de vêtements
- Cuisses et jambes, jusqu’à la limite des chaussures
L’agent devra inspecter l’ensemble de ces zones sans précipitation, tout en conservant une distance de sécurité suffisante pour se protéger d’un geste agressif ou d’une bousculade.
Prévenir les TMS et protéger les agents
Le document rappelle que la palpation mobilise trois des quatre facteurs de risques biomécaniques identifiés dans les troubles musculo-squelettiques (TMS).
Impossible d’agir sur le temps d’exposition, mais la méthode enseignée devra viser à réduire le nombre et l’amplitude des gestes.
Autrement dit, le bon geste, c’est celui qui assure la sécurité sans forcer ni multiplier les postures extrêmes.
L’Observatoire lie explicitement cette exigence au Code du travail (articles L.4121-1 et L.4121-2), qui impose à l’employeur de préserver la santé physique des salariés.
Une production exigeante et collective
Le futur prestataire devra livrer une vidéo Full HD (voire 4K), avec voix-off, sous-titres, animations pédagogiques et conformité LMS (Moodle, PowerPoint, etc.).
Trois comités de pilotage sont prévus :
- Lancement avant le 31 décembre 2025,
- Réunion intermédiaire avant le 28 février 2026,
- Restitution finale avant le 31 mai 2026.
Les candidatures sont ouvertes jusqu’au 14 novembre 2025 à minuit, et seront examinées par un jury paritaire avant audition des finalistes le 1er décembre 2025.
Un geste technique devenu enjeu de branche
Cette initiative traduit une volonté forte : professionnaliser un acte souvent sous-estimé.
La palpation de sécurité concentre les enjeux juridiques, physiques et éthiques de la sécurité privée.
Derrière le geste, il y a la maîtrise du cadre légal, la gestion du stress, le respect de la dignité et la prévention des risques.
L’objectif de la branche est clair : garantir que, d’un centre de formation à l’autre, un même standard soit enseigné et appliqué sur le terrain.
À retenir
- Une vidéo pédagogique nationale sur la palpation de sécurité
- Durée minimale d’exécution : 20 secondes
- Inspection complète de toutes les zones à risque
- Conformité au CSI et au Code pénal
- Prévention des troubles musculo-squelettiques
- Livraison finale prévue pour mai 2026
- Appel à candidatures clos le 14 novembre 2025
