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Après avoir connu “l’âge d’or” des années 2000, les entreprises de sécurité privée sont aujourd’hui “en panne de croissance”, lestées notamment par les frais de personnel, a affirmé mercredi un responsable de l’Insee lors des Assises de la sécurité privée.
Le secteur de la sécurité privée, qui “a affiché en 2011 un chiffre d’affaires de 8 milliards d’euros”, “s’est fortement développé de 1998 à 2011” puis a connu “une absence de dynamisme en 2012 et 2013 et depuis il n’y a aucun signe de reprise”, a déclaré le chef de la division services de l’Institut national de la statistique et des études économiques, Paul Franceschi.
“Après l’âge d’or des années 2000, le secteur est en panne de croissance. Le fort poids des frais de personnel explique notamment la fragilité des entreprises du secteur”, a-t-il ajouté, pointant également leur “taux de marge extrêmement bas”.
Un constat partagé par le préfet en charge de la sécurité privée, Jean-Louis Blanchou. “La croissance a été soutenue jusqu’en 2008. Et puis, la crise est passée par là. Le chiffre d’affaires, qui a légèrement baissé en 2009, est resté stable en 2010 et 2011. Aujourd’hui, les signaux sont passés au rouge”, a-t-il expliqué.
Pour le président de l’Observatoire des métiers de la sécurité Pierre-Antoine Mailfait, “la profession souffre d’un déficit d’image”. “Il faut que le coût exact des salariés soit payé par le client”, a-t-il affirmé, regrettant les prestations à prix cassé proposées par certains acteurs pour percer sur le marché.
A ce jour, on dénombre 9.625 entreprises de sécurité privée et près de 3.700 d’entre elles comptent plus d’un salarié. Le secteur emploie 165.000 salariés. Près de 72% du chiffre d’affaire total est réalisé par les entreprises ayant pour activité la surveillance humaine, 12% par les entreprises de télésurveillance et 8% dans la sûreté aérienne et aéroportuaire.
Les Assises de la sécurité privée, consacrées cette année au questionnement du modèle économique du secteur, étaient organisées à Paris par la délégation interministérielle à la sécurité privée et l’Institut national des hautes études de la sécurité et de la justice (Inhesj).