Le GES (Groupement des Entreprises de Sécurité) a publié son 26ème rapport, offrant une analyse approfondie des effectifs de sécurité privée en France, ventilés par département. Basé sur les données 2022 des URSSAF et les cartes professionnelles délivrées par le CNAPS en 2023, ce rapport éclaire les tendances actuelles du secteur, incluant la répartition des effectifs, leur féminisation, et les besoins de recrutement.
Origine des données sur les effectifs :
- Les chiffres des effectifs départementaux proviennent des données URSSAF, spécifiquement pour le code NAF 80.10z.
- Ces données incluent tous les salariés des entreprises de prévention et de sécurité, y compris les agents de sécurité privée et le personnel support ou administratif.
- Il est important de noter que ces chiffres n'incluent pas les employés du transport de fonds ni ceux des services internes de sécurité.
Calcul de l'Effectif Moyen Annuel (EMA) :
- L'EMA est calculé par l'URSSAF à partir des Déclarations Sociales Nominatives (DSN) fournies par chaque entreprise.
- Cette méthode permet d'obtenir une moyenne fiable des effectifs employés au cours de l'année.
Répartition et féminisation des effectifs :
- Le taux moyen de féminisation dans le secteur est de 14%, selon le rapport de branche 2023 (données de 2021 et 2022).
- Cependant, ce taux est ajusté en fonction de la présence d'aéroports dans les départements : 11% pour les départements sans aéroport, 15% pour ceux avec un aéroport de taille moyenne, et 18% pour ceux avec une grande plate-forme aéroportuaire.
- Cette adaptation est due au fait que le segment aéroportuaire est féminisé à 50%, nécessitant ainsi une correction pour refléter la réalité du terrain.
Besoins en sécurité privée pour 2024 : Focus sur les Jeux Olympiques de Paris
Le rapport du GES projette un besoin de 24 127 agents de sécurité pour l'année 2024. Toutefois, il est essentiel de souligner que ces estimations ne prennent pas en compte les changements structurels attendus dans le secteur ni les exigences supplémentaires liées aux Jeux Olympiques de Paris 2024. En effet, pour cet événement d'envergure mondiale, les estimations de plusieurs sources concordantes indiquent qu'au moins 20 000 agents de sécurité privée supplémentaires seront nécessaires pour assurer une couverture sécuritaire optimale.
Ce chiffre vient s'ajouter aux besoins réguliers du marché, soulignant l'importance cruciale d'une planification proactive et d'une augmentation significative des efforts de recrutement dans le secteur de la sécurité privée pour répondre à cette demande exceptionnelle.
Volume des besoins en sécurité impossible à tenir pour 2024
Pour les 24 127 agents réguliers nécessaires en 2024 selon le rapport du GES, considérant 5 semaines de formation et 4 semaines de démarches administratives avec le CNAPS - Au minimum ! (total de 9 semaines par cycle de formation et intégration), il faudrait former et intégrer environ au moins 2 400 agents par mois à partir de Mars.
Pour les 20 000 agents supplémentaires requis spécifiquement pour les Jeux Olympiques de Paris 2024, avec une formation de 106 heures (environ 3 semaines) et les mêmes délais administratifs (4 semaines), le cycle total serait de 7 semaines. En se concentrant sur une période de 4 mois (juin à septembre), cela nécessiterait la formation et l'intégration d'au moins 4 000 agents par mois de février à juin.
Ces chiffres sont des estimations et pourraient varier en fonction de la capacité réelle des centres de formation et des variations dans les processus administratifs.
Inciter les "anciens" à revenir dans la profession
Face à l'important besoin en agents de sécurité pour 2024, une solution viable serait de cibler les personnes ayant déjà obtenu une carte professionnelle mais qui ne travaillent plus dans le secteur de la sécurité.
Cette stratégie consisterait à les inciter à revenir dans la profession en mettant en avant plusieurs avantages attractifs.
- D'abord, une revalorisation des salaires pour rendre ces postes plus compétitifs et attractifs.
- De réelles perspectives d'évolution de carrière, offrant des opportunités de développement professionnel et de montée en compétences (dans la même idée que le cursus SSIAP : d'agent à chef de service, avec des obligations d'encadrement minimum imposé par la loi ou règlement dans les entreprises de sécurité ou service interne)
- Un cadre de travail amélioré, avec des conditions plus favorables et un environnement sécurisé, serait un argument de poids.
- Un encadrement présent et efficace garantissant un soutien constant et une meilleure gestion des équipes pourrait convaincre ces anciens professionnels de la sécurité de reprendre du service.
En combinant ces incitations, il est possible de redynamiser le secteur en attirant des talents expérimentés et déjà formés.
Répartition départementale des effectifs :
- Le rapport présente une répartition détaillée des effectifs de sécurité privée par département, mettant en lumière les disparités régionales.
- Les départements avec des centres urbains majeurs, comme les Bouches-du-Rhône et Paris, se distinguent par un nombre élevé d'agents de sécurité.
Féminisation dans le secteur de la Sécurité Privée :
- Analyse du taux de féminisation par département, ajusté en fonction de la présence d'aéroports. Les départements avec de grandes plateformes aéroportuaires affichent un taux de féminisation plus élevé, reflétant une présence féminine à hauteur de 50% dans ces segments.
- Impact de ces taux sur la diversité et l'inclusion dans le secteur.
Besoins en recrutement et défis à venir :
Projection détaillée des nouveaux effectifs de Sécurité Privée par département :
Le GES fournit des informations précises sur les projections des effectifs entrant dans la profession de sécurité privée par département.
Ces données offrent un aperçu détaillé de la distribution départementale des nouveaux entrants. Par exemple, le département de Paris prévoit l'entrée de 2090 nouveaux agents. Les Bouches-du-Rhône anticipent l'arrivée de 1 096 nouveaux agents.
D'autre part, des départements plus petits comme la Creuse et les Hautes-Alpes prévoient respectivement l'arrivée de 1 et 7 nouveaux agents, montrant une demande beaucoup plus modeste. Ces chiffres soulignent l'importance d'une planification régionale du recrutement, adaptée aux besoins spécifiques de chaque département, afin de garantir une répartition équilibrée des forces de sécurité privée sur l'ensemble du territoire.
Le GES apporte une perspective précieuse sur la répartition, la féminisation, et les besoins de recrutement dans le secteur de la sécurité privée en France. Ces informations détaillées sont cruciales pour les décideurs, les professionnels du secteur, et ceux qui envisagent de rejoindre notre profession dynamique.