Le recrutement de trois agents de sécurité pour le palais du Luxembourg m’a permis de découvrir que les agents “internes” du Sénat font aussi bien de la sûreté que de la sécurité incendie.
Or, sauf erreur de ma part, le palais du luxembourg (Senat) est bien un ERP … cet établissement est donc soumis au réglement du 25 juin 1980. Après je ne sais pas si le réglement du 25/06/80 impose ou non la présence d’agents de sécurité incendie dédiés (cf MS 46) … mais il n’empêche que la “fiche de poste” de l’agent de sécurité du Sénat est très explicite :
l’agent de sécurité du Sénat aura des missions de sûreté … mais aussi de sécurité incendie ! ( et d’accueil accessoirement)
Donc le Sénat (et indirectement l’Etat donc) ne trouve rien à redire au fait que ses agents de sécurité “internes” fassent de la sûreté, de l’accueil ou encore de la sécurité incendie. Pourtant, pour ce qui concerne le secteur privé, le ministère de l’intérieur veut absolument “cloisonner” les métiers ? Interdire le “cumul” d’activité en sûreté/sécurité incendie en même temps ? Donc a priori, pour un site “ERP” aussi important que le Sénat, aucun problème “sécuritaire” n’est soulevé lorsque des agents de sécurité “incendie” interviennent aussi dans la sûreté (et même dans la fonction d’accueil ^^).
Donc soit le Senat est “hors cadre légal”, soit cette situation ne génère aucun risque supplémentaire : sur un site de type ERP, les agents SSIAP peuvent assurer aussi bien des missions de sécurité incendie, de sûreté ou encore d’accueil ! Cette situation pourrait intéresser de nombreux sites ERP/IGH : avec la crise actuelle, pour réduire les budgets “sécurité incendie”, rien de tel que de rendre ces missions complémentaires à des missions de sûreté/accueil…
Pour concourir à ce recrutement d’agents de surveillance, le sénat impose (entre autres):
– Être titulaire de la qualification d’agent de sécurité incendie et d’assistance à personnes (SSIAP 1) ou d’un titre équivalent
– Être titulaire de l’unité d’enseignement « Premiers secours en équipe de niveau 2 » (PSE 2)
– Justifier, à la date de clôture des inscriptions et au cours des dix années précédant celle-ci:
– soit d’au moins trois années de services actifs comme sapeurs-pompiers militaires ou professionnels ;
– soit d’au moins trois années d’exercice professionnel dans un service de sécurité incendie.
Donc vous voyez bien que le “profil” de recrutement est clairement centré sur la sécurité incendie. Pourtant, les agents auront des missions de sûreté (filtrage des véhicules, contrôles de personnes etc.) et d’accueil (Standard etc.).
Après avoir lu cela, je vous invite à vous plonger dans les annales de ce concours 2010-2011 .. EN CLIQUANT ICI . Vous verrez les connaissances requises … aussi bien en sécurité incendie qu’en sûreté (et en mathématiques accessoirement ^^) !
A quand une transposition de cet état de fait dans le privé, au profit des entreprises françaises ? A quand une dérogation similaire pour les acteurs du secteur privé ?
NOTA: Il se pourrait aussi que le Sénat fasse “tourner” son équipe de surveillants, qui serait dans ce cas assignée à une mission exclusive de sécurité incendie (par exemple, les trois agents prendraient à tour de rôle la “casquette” SSIAP sur une journée/nuit). D’ailleurs, si quelqu’un pouvait infirmer ou confirmer cette hypothèse (conforme au MS 46), je l’en remercierais. En tout cas la fiche de poste ne laisse aucun indice prouvant le choix de cette option.
Ci-après la description du poste de l’agent de sécurité du Sénat :
Mickaël MINGEAU
Professionnel et expert en droit appliqué à la sécurité privée, avec plus de 20 ans d'expérience dans ce secteur. Consultant, Formateur et enseignant. Titulaire d'une licence professionnelle, SSIAP 3.
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