Ils auraient entraîné la chute d’un vacancier. Depuis dix jours, ce dernier est placé en coma artificiel à Bordeaux.
Deux hommes, âgés de 36 et 26 ans, ont été mis en examen hier matin pour violence volontaire en réunion avec une ITT (1) supérieure à huit jours. Il s’agit de deux vigiles travaillant comme saisonniers à la discothèque L’Oyat (2) et qui auraient entraîné la chute d’un vacancier de 40 ans, aujourd’hui placé dans un coma artificiel à l’hôpital Pellegrin de Bordeaux. Sous contrôle judiciaire, ils ont également l’interdiction de se présenter à Saint- Julien-en-Born, commune où est située la boîte de nuit.
Propos incohérents
Les faits se sont produits il y a dix jours, dans la nuit du 4 au 5 août, sur le parking de la discothèque. Alors que les deux vigiles filtrent l’entrée, un homme de 40 ans, manifestement ivre, veut entrer dans la discothèque de Contis-plage.
Ce vacancier tient des propos incohérents, comme l’ont précisé lors de leur garde à vue les deux saisonniers. Toujours selon eux, il serait revenu à la charge pour entrer dans l’établissement après plusieurs refus. Le voyant arriver d’un pas décidé et pensant qu’il allait forcer le passage, l’un des vigiles oppose ses mains. L’homme tombe et sa tête heurte le sol. Les témoins parlent d’un bruit impressionnant. Inanimé, l’homme est pris en charge par les secours. Plongé dans un coma artificiel, il présente déjà une ITT supérieure à trois mois. Les deux vigiles estiment qu’il a voulu forcer le passage et affirment qu’ils ne l’ont pas frappé et que la blessure est involontaire. Ce que confirment les témoins sur place. Même si deux autres personnes décrivent une attitude menaçante des deux vigiles.
Accident malheureux et fruit du hasard ? « Je prends tout avec beaucoup de circonvolutions, que cela soit de la part des vigiles ou des autres témoins », avance le procureur de la République, Frédérique Porterie, qui remarque une augmentation de mises en cause des agents de sécurité depuis trois ans. « Le phénomène est inexpliqué et peut-être simplement dû au hasard. Mais je trouve curieuse tout de même cette augmentation. Comme s’ils se sentaient tout puissants face à une population pourtant connue d’avance. Il y a des ripostes à tenir, face à certaines agressions. L’exemple, ici, est mal choisi car aucun témoignage ne dit qu’ils ont porté des coups. Mais j’en ai d’autres sous le coude dans d’autres lieux. Il va y avoir un drame un jour. Cela serait bien que les propriétaires des boîtes de nuit s’assurent de recruter des gens correctement formés pour ce genre de travail. »
http://www.sudouest.fr/2013/08/14/contis-plage-deux-vigiles-mis-en-examen-1140969-3523.php
Mickaël MINGEAU
Professionnel et expert en droit appliqué à la sécurité privée, avec plus de 20 ans d'expérience dans ce secteur. Consultant, Formateur et enseignant. Titulaire d'une licence professionnelle, SSIAP 3.
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