Une question sérieuse d’un ancien sénateur, M. Bernard Plasait (UMP) qui demandait au ministre de l’intérieur de l’époque en septembre 2002, par rapport à l’entrainement au tir des policiers:
Publiée dans le JO Sénat du 05/09/2002 – page 1926
M. Bernard Plasait appelle l’attention de M. le ministre de l’intérieur, de la sécurité intérieure et des libertés locales sur les conditions d’entraînement des policiers au tir. En effet, malgré les demandes répétées des policiers français, l’entraînement au tir, bien que rare, se fait encore sur la tête et le torse des cibles alors qu’à l’étranger celui-ci s’effectue largement sur les bras et les jambes, ce qui implique de moindres risques en cas d’usage de l’arme en opération. Il lui demande donc de bien vouloir lui préciser l’état de ses réflexions et ses intentions sur ce point.
Réponse, assez pertinente du ministère de l’intérieur (publiée dans le JO Sénat du 05/12/2002 – page 2985):
L’entraînement au tir des fonctionnaires et agents de la police nationale est conçu dans le cadre juridique de la légitime défense, l’usage de l’arme constituant l’ultime recours pour préserver son intégrité physique ou celle d’autrui.
A cet effet, leur formation est basée sur l’enseignement des techniques de tir vers la zone la plus large d’un individu : celle du buste et des épaules. L’objectif recherché consiste, en situation de gravité extrême, à neutraliser un agresseur. La partie centrale de l’abdomen est donc visée lors de ces entraînements.
La formation s’est orientée ces dernières années vers un enseignement de nature à améliorer l’analyse des situations par les agents et leurs facultés de discernement. Ainsi, l’entraînement au tir est étroitement associé aux gestes techniques professionnels d’intervention, l’usage de l’arme ne constituant plus une technique isolée d’un contexte, mais devant être considéré par le policier comme un ultime recours dans le cadre strict de la légitime défense d’autrui ou de soi-même.
BILAN
Considérant que l’usage de l’arme à feu constitue l’ultime recours pour préserver son intégrité physique ou celle d’autrui, il est donc inconcevable que l’ouverture du feu puissent être faite dans le seul but de blesser l’agresseur.
Tout comme la légende urbaine qui veut que la “double-tape”/”doublette” (deux tirs d’affilés) soit interdite, car hors légitime défense.
Comme la très bien indiqué Maitre Lienard sur BFM TV lors du cas de l’ouverture du feu par la SUGE, ce n’est absolument pas le nombre de coups tirés qui comptent, mais un ensemble d’éléments (menace, environnement, etc.).
Que l’on tir qu’une seul fois, ou en “doublette” : le but dès le départ est la neutralisation d’une menace pour préserver son intégrité physique ou celle d’autrui.
Mickaël MINGEAU
Professionnel et expert en droit appliqué à la sécurité privée, avec plus de 20 ans d'expérience dans ce secteur. Consultant, Formateur et enseignant. Titulaire d'une licence professionnelle, SSIAP 3.
Suivez moi ! :
Leave a Comment