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Convoyeur de fonds disparaît avec 260 000 euros : le "filtre" du CNAPS peut-être en cause

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C’est une histoire qui se répète. Cinq ans après le vol commis par le convoyeur Toni Musulin, une salariée de la même société de transport de fonds a dérobé près de 260 000 euros à la compagnie. Le vol a eu lieu le vendredi 10 octobre à Arcueil (Val-de-Marne), où se trouve l’un des deux centres franciliens du transporteur de fonds, selon une source proche de l’enquête. Il n’a été découvert que quelques heures plus tard par la société.

“Nous avons fait un arrêté comptable, comme après chaque fin de service, et constaté qu’il y avait un écart négatif”, a raconté à l’AFP le président de Loomis France, Michel Tresch. “Des vérifications ont alors été effectuées” et “la justice a été saisie”, a-t-il précisé.

Elle dissimule l’argent dans son sac

Saisi d’une plainte le 13 octobre, le parquet de Créteil a ouvert une information judiciaire pour “vol aggravé par salarié”, confiée à la police judiciaire du Val-de-Marne. D’après une source judiciaire, le butin avoisinerait les 260 000 euros. Employée au service “caisse” du site d’Arcueil, chargé de compter les billets ramenés par les convoyeurs de fonds de la société, la salariée mise en cause est une ancienne gendarme de 28 ans qui a rejoint la société Loomis en mars. Elle serait parvenue à dérober une caissette de billets puis à les glisser dans son sac à main, à l’intérieur du vestiaire. Avant de quitter son travail, elle aurait remis en place la caissette, remplie de blocs de papier, pour maquiller son forfait.

Selon une source proche de l’enquête, plusieurs caméras de vidéosurveillance ont filmé la scène. “On la voit très bien sur la vidéo. (…) Elle prend trois liasses dans une bannette, elle les met dans son sac et elle part tranquillement”, a assuré cette source. La jeune femme, qui aurait travaillé pendant cinq ans dans la gendarmerie, notamment dans le Gard, est désormais activement recherchée. Selon la source judiciaire, elle pourrait se trouver à l’étranger.

“Une faille dans le système”

Présence de complices ? Erreur dans les procédures ? Les enquêteurs cherchent également à déterminer les conditions dans lesquelles a eu lieu le vol. “Il y a sans doute eu une faille dans le système”, estime Alain Cebil, délégué CFDT sur le site d’Arcueil qui emploie 260 personnes. “La question se pose forcément de savoir comment on sort une somme pareille d’un local hyper-sécurisé, avec des caméras partout”, acquiesce Jacky Gontier, délégué Force ouvrière, pour qui ce type de vol est “normalement impossible”.

Pour le directeur de Loomis, les “procédures” ont pourtant été “respectées”. “La jeune femme disposait d’une carte professionnelle, délivrée par le Conseil national des activités privées de sécurité (CNAPS)”, chargé de l’agrément des professions de sécurité privée, a précisé Michel Tresch. Une carte normalement attribuée après enquête de moralité. Signe que le filtre n’a peut-être pas fonctionné : la jeune femme “avait eu des difficultés avec son employeur précédent”, selon une source proche de l’affaire, qui ne précise toutefois pas la nature du différend. “Cela aurait dû servir d’alerte”, a estimé cette source.

2,5 millions d’euros introuvables

Loomis avait déjà été marquée par le vol spectaculaire de 11,6 millions d’euros, le 5 novembre 2009, par Toni Musulin, un convoyeur de fonds qui avait faussé compagnie à ses deux collègues à bord d’un fourgon blindé. Le véhicule avait été retrouvé, vide. Et les enquêteurs avaient localisé l’essentiel du butin, soit 9,1 millions d’euros jetés en vrac au fond d’un box loué par Musulin à Lyon sous une fausse identité.

Il s’était rendu après onze jours d’une mystérieuse cavale. Condamné à cinq ans de prison, il est sorti en octobre 2013, alors que 2,5 millions du butin restent introuvables. Premier opérateur de sécurité fiduciaire, Loomis compte 3 700 salariés en France, où il réalise plus de 3 millions de dessertes par an, selon son site internet.

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