Le mirage de l’autoentrepreneuriat dans la sécurité privée
Dans le secteur de la sécurité privée, le statut d’autoentrepreneur est devenu, pour certains, une rustine administrative : une solution rapide pour contourner les contraintes du salariat, éviter les charges, ou maquiller une relation de travail bien réelle. On appelle ça « sous-traiter ». En réalité, on externalise ce qui devrait être déclaré.
Derrière cette étiquette d’indépendant, on trouve souvent des agents en uniforme, postés à des heures fixes, avec un planning imposé, du matériel fourni et un chef d’équipe au-dessus d’eux. Le tout, sans bulletin de paie, sans contrat de travail, sans couverture sociale.
Le problème ? Ce n’est pas de la sous-traitance. C’est du salariat dissimulé. Et la ligne rouge est franchie dès qu’un lien de subordination apparaît.
Dans un marché déjà sous pression, cette pratique ne relève pas d’un simple arrangement : elle fausse la concurrence, met en danger les agents concernés, et expose les entreprises à des redressements qui peuvent atteindre des montants colossaux.