On voit de l’Ubérisation partout: VTC, livreur, femme de ménage, les hôtels, service à la personne, la banque, … et maintenant la sécurité privée bien sûr !
Qui sont ces plateformes ?
A ma connaissance il en existe 3:
securityondemand.fr
Société Avantage Sécurité, SARL et immatriculée au registre du commerce de Lyon sous le numéro SIREN RCS Lyon 422 761 742 (filiale de Securitas)
guardio.fr
Implantée à PARIS 8 (75008) et RIVESALTES , elle est spécialisée dans le secteur d’activité de la programmation informatique.
https://gettguard.com
Localisée à MARSEILLE 8 (13008),elle est spécialisée dans le secteur des activités des sociétés.
Comment cela fonctionne ?
Securityondemand: La prestation de sécurité est assuré par des Micro-entrepreneur en sécurité privée , des sociétés “partenaire”. (ou elle pourrait salarié elle-même des agents, car disposant de l’agrément CNAPS).
Donc pour lui, c’est une société de sécurité classique (qui peut proposer/facturer des services de sécurité en direct) , mais qui se positionne comme une plateforme de mise en relation en un sous-traitant et un client (sorte d’intermediaire entre le client et une société de sécurité privée).
Qui facture quoi et à qui ? Comment ce rémunère cette plateforme ? INCCONUE (ou plutot non précisé). Néanmoins, cette plateforme à la possibilité de facturer en direct le client final (taxe CNAPS, etc ..).
GUARDIO: La prestation de sécurité est assuré Ce sont des “micro-entrepreneur” (ou société partenaire), car à priori cette plateforme ne dispose pas d’autorisation du CNAPS (et ne peut donc pas proposer “en direct” des prestations de sécurité via ses propres salariés).
Donc pour lui, c’est une société “de mise en relation” entre une entreprise de sécurité et des clients.
Qui facture quoi et à qui ? Comment ce rémunère cette plateforme ? INCCONUE (ou plutot non précisé). Sans agrément CNAPS, cette plateforme ne peut pas facturer des prestations de sécurité au client final.
GETTGUARD: La prestation de sécurité est assuré soit par des salariés de “GUETTGuard Event” (SARL immatriculé à Marseille 819 387 945 ayant à priori l ‘agrément CNAPS AUT-S-2016-04-22-A-00049379 : impossible à vérifier sur le téléservice du CNAPS ), soit par des “entreprises partenaires” de type micro-entrepreneur ou SARL classique.
Donc pour lui, c’est une société de mise en relation, qui fait travailler soit sa filiale “sécurité” GUETT Guard Event, soit des sous-traitants.
Qui facture quoi et à qui ? Comment ce rémunère cette plateforme ? INCCONUE (ou plutot non précisé).
1er bilan de fonctionnement de ces plateformes
Seule la plateforme securityondemand est lié directement à une structure classique de “sécurité privée” (cette plateforme est en faite la société Avantage Sécurité)
La plateforme GETTGuard est plus “complexe”, car c’est un mélange de société de sécurité/mise en relation et de sous-traitance. Il y à deux sociétés distinctes au sein de cette “plateforme”.
La dernière, GUARDIO, semble elle plus axé comme un vrai “UBER”, étant une pure société “informatique”, sans véritable lien avec une société de sécurité “classique”.
Cela révolutionne vraiment la sécurité privée ?
Non, absolument pas. On va dire que ces plateformes joue le rôle d’un annuaire “intelligent”, qui mets en relation le client et la société (un peu comme les pages jaunes ou le bonCoin en faite).
Va t’on vers plus de qualité via ces plateformes que de faire appel à une société classique de sécurité ?
Absolument pas,
déjà que les sociétés classique on bien du mal à bien “gérer” une prestation de sécurité (l’humain reste l’humain ..) avec des contrôleurs/superviseurs/chef d’équipe .. et là, sans aucun encadrement intermediaire sur-place ou à proximité, on “lâche” des agents de sécurité “autonome” à la merci complète du client “demandeur”. L’encadrement intermediaire étant le gros point qu’essaye d’améliorer les sociétés de sécurité privée … avec ces plateformes, c’est un retour en arrière en terme de qualité. Ce n’est vraiment plus une “prestation” que l’on vend via ces plateformes, mais purement du “prêt de main d’oeuvre” (enfin pour moi ..).
En cas de soucis avec un agent (que la plateforme n’aura certainement jamais vue en vrai), le client appel qui ? La plateforme ? – comment va t’elle faire pour “remplacer” l’agent défaillant ? et l’agent “viré” il est rémunéré quand même ? bref mille et une question à ce sujet …
Un aubaine pour les agents de sécurité voulant un complément de salaire ?
Cela existe depuis longtemps, les agents de sécurité on souvent “plusieurs sociétés de sécurité” dans leur téléphone et dépanne ici ou là pour améliorer les fins de mois.
Par contre via les micro-entreprise, ces agents n’on ni protection social ni celle lié au code du travail…
Déjà quand on est salarié d’une entreprise de sécurité … le client est souvent très “présent” (limite du prêt de main d’oeuvre ..), alors quand on est soit même l’entreprise … (plus de limite horaire, d’amplitude, de santé du salarié, de chomage, etc …). Bref c’est un vrai bond en arrière en matière de “protection sociale” de l’agent de sécurité.
Il y à tellement de demande, que je ne voit pas pourquoi l’agent de sécurité s’emnbêterait à crée une société de sécurité privée indépendante (avec toutes les charges administratives derrière), alors que pour lui un CDD par ci, par là, est beaucoup plus avantageux pour lui (avec une vrai protection social et une cotisation retraite 😉 )
Bref , que pensé de ces plateformes ?
C’est à la mode, l’ubérisation touche tout le monde. Mais dans le domaine de la sécurité privée – domaine ultra règlementé – ce n’est pas aussi simple que ces “cousins” ubérisés. Et surtout, le gain pour les “indépendants” de la sécurité privée est loin d’être justifié/acceptable par rapport à la marge bénéficiaire du secteur.
Pour moi, cela rend les agents de sécurité encore plus “esclave” du client – c’est un bond en arrière niveau social.
Ensuite au niveau qualité de la prestation: là aussi, bond en arrière. Il faut un encadrement et des décideurs de PROXIMITES pour que cela fonctionne. les plateformes ne pourrons jamais assurer ce suivie convenablement.
Enfin, ces plateformes sont “limite” avec le code de la sécurité intérieure. Car les entreprises de “facility management” en sécurité privée est interdit, l’exclusivité de la mission de sécurité étant la règle de base. Et pour moi, une “mise en relation” d’une mission de sécurité privée sans soit même assurer la prestation est un peu du “facility management” non ?. ENsuite, on est ici aussi dans une sorte de “prêt de main d’oeuvre”: on n’achète pas une prestation de sécurité “réflechie”, on achète des “heures humaines”, du “vigile”, de la “viande” … que l’on dispose ici ou là .
Viens enfin la responsabilité ENORME de ces plateformes:
N’ayant pas d’encadrement intermédiaire: comment être sur que c’est bien JEAN-PAUL qui assure la prestation et pas son copain “PIERRE” ? utilisé la même carte professionnelle pour plusieurs agents … c’est un risque énorme.
Ensuite, si la plateforme sous-traite à une société dépourvu d’agrément (ou l’ayant perdu), ou missionne un agent sans carte professionnelle “valide”: le CSI condamne ce fait par de la prison ferme …
Et ces plateformes ne sont pas à l’abris d’un recours des “agents indépendants” voulant être déclaré au final comme véritable salarié de la-dite plateforme …
Bilan final: dans l’état actuel de ces plateformes et du service proposé, la plue-value est quasi-nul et les avantages pour les agents frôlant le néant (voir l’inverse !). Il n’y à pas réellement de “gagnant-gagnant”, aussi bien pour le client que l’agent de sécurité.
Il faudrais “autre chose” … mais j’ai déjà (depuis un moment) ma petite idée 😉
Mickaël MINGEAU
Professionnel et expert en droit appliqué à la sécurité privée, avec plus de 20 ans d'expérience dans ce secteur. Consultant, Formateur et enseignant. Titulaire d'une licence professionnelle, SSIAP 3.
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