Au moment où le premier opérateur français de surveillance humaine semble proche de la liquidation, le SNES première organisation patronale du secteur entend réagir.
Le SNES alerte solennellement les pouvoirs publics et les décideurs politiques sur l’importance qu’il y a pour la France à conserver des opérateurs nationaux indépendants de toutes tailles sur ce marché si sensible de la sécurité privée.
En effet, il s’agit d’un secteur économique qui touche au domaine régalien par excellence de la sécurité générale.
Le marché de la sécurité privée, c’est un fait, est en grande partie dominé sur le plan mondial et national par de grands groupes européens et internationaux essentiellement étrangers. Il en résulte dans le contexte actuel un réel risque pour un pays comme la France à ne pas disposer, en complément des grands opérateurs internationaux opérant tout à fait légitimement sur le marché français, d’un tissu national indépendant compétitif de PME, estime le SNES.
Il en va donc de l’indépendance même de la sécurité générale du pays et de son économie.
Ce d’autant plus que désormais la sécurité privée contribue au travers de l’ensemble de ses différents métiers de plus en plus largement et notablement à participer très activement et efficacement à la sécurité générale du pays. Ces vingt dernières années le secteur privé s’est inéluctablement imposé comme un contributeur complémentaire indispensable et incontournable aux côtés des forces de sécurité publique.
Le SNES qui rassemble plus de 150 entreprises familiales et patrimoniales indépendantes de toutes tailles sur l’ensemble du territoire national (entreprises de 5 à 3500 salariés totalisant près de 40 000 emplois sur un total secteur de 150 000 salariés) souligne combien les difficultés de Néo Sécurité, tragiquement emblématiques des conditions actuelles de marché du secteur, doivent être replacées dans une perspective structurelle stratégique.
Métier de prestations de services sensibles de proximité à faible valeur ajoutée, la surveillance humaine dont les effectifs pourraient dépasser à terme ceux des forces de sécurité publique, devrait selon le SNES être considéré comme un secteur national stratégique.
En effet, il participe directement au domaine du régalien sous la tutelle duquel il opère dans un strict cadre républicain et citoyen. Un cadre légal extrêmement strict et réglementé qui est maintenant fermement garanti notamment par la toute récente LOPSSI 2 qui a créé le premier janvier dernier le CNAPS “Conseil National des Activités Privées de Sécurité”. Un organisme public que réclamait le SNES depuis des années pour mieux contrôler ce marché et ses acteurs.
Le drame économique que constitue l’éventuelle prochaine liquidation de Néo Sécurité ne devrait pas, pour autant, se traduire par la perte définitive des emplois salariés en question (5000 chez Néo). Les marchés et donc l’essentiel des salariés seront, comme de coutume en la matière, rapidement repris par d’autres acteurs privés. Mais, il n’en demeure pas moins que la surveillance humaine française devrait faire l’objet de beaucoup plus d’attention de la part des décideurs politiques. Puisse ce tragique échec entrepreneurial en cours contribuer à une nécessaire et indispensable prise de conscience.
Soucieux de leur responsabilité y compris sociétale et citoyenne, les entrepreneurs du SNES feront en ce qui les concerne et dans la mesure de leurs moyens -éventuellement consolidés- tout leur possible pour tenter de sauvegarder et conforter un pôle national de prestations de services de sécurité privée de proximité.
La sécurité privée, dans les strictes limites républicaines qui lui sont imparties par la réglementation, est et doit absolument demeurer, de manière compétitive et efficace, au service de l’intérêt général et par la même de celui de l’ensemble des citoyens et de l’économie nationale. Une économie nationale créatrice de richesses qui exigent prévention et sécurité, notamment, privées.