Dimanche après-midi, lumières allumées, caisses automatiques prêtes à avaler les derniers paiements. Aucun salarié du magasin en vue, juste deux silhouettes en tenue sombre. Dans le dos, une mention blanche : "Sécurité privée".
À chaque client perdu, un conseil glissé, un ticket validé, un antivol retiré. Discrètement, ces agents font tourner le magasin. Pas comme agents de sécurité, mais comme rouages d’un commerce qui refuse de s’arrêter à 13 heures.
Ce scénario, les enseignes le connaissent par cœur. L’idée est simple : faire croire à un magasin "autonome", pendant que les agents de sécurité assurent l’essentiel. Une pratique qui s’étend, s’installe, et finit par exploser au grand jour. Car derrière la vitre froide des caisses automatiques, se joue une bataille de frontière : celle entre sécurité et commerce, entre surveillance et travail dissimulé.
Et à Lille, cette frontière vient d’être franchie une fois de trop.